Dans les pays en développement à économie de marché tels que la Mauritanie, l’importance de la création d’entreprise et par la suite des entrepreneurs est vitale pour la dynamique de développement. Dans cette perspective, la création d’entreprise apparaît comme source de richesses nouvelles, d’emplois, d’apprentissage technique et technologique, de développement industriel, de coopération internationale, etc. C’est aussi un phénomène cumulatif générateur d’initiatives nouvelles de création, en particulier au plan régional, en valorisant les potentialités présentes sur le marché local.
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Le marché de la Fintech est constitué de l’ensemble des entreprises qui offrent des services financiers via les nouveaux moyens de communication et d’information. Les entreprises évoluant dans ce secteur sont majoritairement des Start-ups. Le déploiement de solutions technologiques dans les services financiers touche le secteur bancaire, les assurances, et la gestion d’actif. Dans un rapport conjoint, portant sur la cartographie des Fintech et leurs écosystèmes en Afrique francophone, les Cabinets internationaux Deloitte et MicroSave Consulting (MSC) (2011) ont identifié 13 domaines[1] dans lesquels interviennent les Fintech. Il ressort aussi de ce rapport que l’activité de paiement et de transfert d’argent est la plus développée en Afrique de l’Ouest représentant environ 41,5% de l’activité globale des Fintech. C’est donc ce qui a motivé notre choix de mener une analyse sectorielle des Fintech opérant dans le paiement et les transferts d’argent.
[1] Paiement et transfert d’argent, Banque au quotidien, Financement (Hors microfinance), Assurance, Agrégateur de paiement, Conception CBS et application, Microfinance/Microassurance, Wholesale Banking, Cryptomonnaie, Autres, Data/Analytics, ERP, KYC.
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Devant un climat de plus en plus menaçant, et des villes africaines impréparées aux effets multiples du réchauffement planétaire, la ville durable apparaît comme une porte de sortie. Sa nécessité essentielle s’impose tacitement à une Afrique balbutiante.
Les challenges urbains africains, pour multiples qu’ils soient, n’ont rien de pavillonnaire, in extenso, s’ils sont observés de l’intérieur, d’où qu’on regarde. Les liens consubstantiels entre absence ou insuffisance de politiques, déficit de prospective, immaturité de l’action commune, éducation environnementale inexistante ou inaboutie vis-à-vis des enjeux et vulnérabilités croissantes relèvent l’importance de marquer un temps d’arrêt et d’envisager de nouvelles solutions.
Entendre un nouveau son de cloche
Pour négocier le nécessaire virage de la ville durable, l’urbain africain doit cocher durablement la case de la réhabilitation de la conscience écologique, jadis, motrice du fonctionnement intrinsèque des sociétés africaines. C’est du fait de cet impératif fondamental que le plaidoyer “Ma patrie c’est la ville durable”, initié par l’association Construire pour demain vise non seulement à transmettre des connaissances mais aussi à susciter un intérêt marqué pour le sujet de villes durables, incontournable pour construire une Afrique qui résiste au changement climatique.
Construire cette Afrique, c’est avant tout l’imaginer ensemble et la porter comme une initiative commune. C’est surtout réussir à faire foule autour de l’obligation qui nous étreint et nous impose, sans délai, le rassemblement. De fait, la nécessité de révéler les challenges apparemment pavillonnaires, tout en étant latents, mais, au fond, cohérents, qui déforment l’appréhension correcte du défi global que représente la ville durable en Afrique est apparue manifeste. D’où cette initiative à cent, qui a mobilisé des participants des quatre coins du monde, conscients des urgences, choisissant d’explorer d’autres chemins de la sensibilisation, fermement volontaires et unis par un désir partagé d’avenir, dans l’unique but de dire. Pourquoi ? Parce que la réalité commence au récit.
Du récit à l’action commune
Dès lors que le plaidoyer informe, par une esquisse des principaux enjeux urbains africains, sous réserve des particularités inhérentes à chaque ville, il répond à un besoin de démocratisation des savoirs sur le sujet. Dès lors qu’il trace les chemins de l’introspection, il réhausse les possibles des solutions endogènes. Dès lors qu’il théorise la ville-patrie et postule que l’engagement de chacun est le point de départ de l’action de tous, en magnifiant l’essence transformatrice de l’action de proximité, il offre une perspective décisive. Ainsi, le but de cette initiative est de féconder les esprits et de stimuler une effervescence collective qui se traduirait dans les actes, par une métamorphose de l’urbain.
L’enjeu de cette initiative se singularise par l’attachement à l’exemple, lequel s’est marqué par l’association des volontés au-delà des frontières africaines. Cela dénote de la possibilité intramuros de consolider dans les faits, la fabrique africaine de la ville durable, sous l’éclairage des politiques urbaines et le leadership des habitants, avant celui des décideurs. Le lien qui unit l’habitant à sa cité est une figure de l’appartenance. Cette appartenance est un sentiment qui imprime une âme à ceux qui l’incarnent. Elle unit, certes, mais requiert surtout. Ainsi, elle impose un devoir au citadin. Celui de construire, d’éduquer et d’espérer. Parce que la ville est une promesse.
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Depuis la préhistoire jusqu'à 1750 environ, le taux de concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère était relativement constant, autour de 280 parties par million (ppm).
Depuis, ce taux n'a cessé de croître. En 2021, les émissions ont atteint le seuil de 420 ppm.
Après une chute de 6,4% en 2021 (Tollefson, 2021) du fait des mesures de confinement, les émissions ont déjà retrouvé un rythme de croissance soutenu de plus de 2 ppm /an, selon les données de l'observatoire de Mauna Loa (Hawaï).
Il existe, cependant, des disparités géographiques et les pays en développement les moins pollueurs sont aussi les plus vulnérables aux effets néfastes du fléau.
En 60 ans, les émissions de CO2 en tonnes par habitant ont été multipliées respectivement par 9 et 12 environ au Bénin et au Qatar. Le qatari émettait en moyenne 37 tonnes de CO2 en 2020 contre 0,55 tonne pour un citoyen béninois...
Pourtant, le Bénin a pâti des externalités négatives du dérèglement climatique en 2020... Une baisse de la pluviométrie dans le pays s'est soldée par de mauvaises récoltes agricoles réduissant l'offre de produits vivriers disponibles pour la consommation et menaçant la sécurité alimentaire dans un contexte de pandémie de covid (rupture des chaînes d'approvisionnment, goulets d'étranglement au niveau de l'offre mondiale..).
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Le Bénin fait cavalier seul dans la zone UEMOA.
Alors que le taux d'inflation atteint des niveaux records dans tous les pays de l'espace économique et monétaire ouest africain et dans la plupart des pays du monde, le Bénin se distingue avec un rythme de désinflation (en variation mensuelle) depuis février 2022.
Fin juillet, le taux d'inflation mensuel se trouvait en territoire négatif à -1% (selon les statistiques de la BCEAO).
Gloire aux paysans béninois.
L'inversion de la tendance de inflationiste observée au Bénin s'explique par le repli de l'indice des prix des produits agricoles vivriers de 2% , passant de 145,2 au 1er trimestre à 142,3 au 2ème trimestre.
Les céréales (-5,3%) et les tubercules (-2,4%) sont les principaux contributeurs à la baisse des prix, en raison de l'abondance du maïs issu des nouvelles récoltes dans la partie méridionale du pays et de l'augmentation de l'offre locale de manioc.
Le mérite revient aux agriculteurs dont le travail a permis d'augmenter l'offre locale de produits alimentaires faisant relâcher la pression sur les prix.
Source : LLoG Advisory/CJEA
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Le Bénin est en désinflation depuis le mois de février 2022 (selon les statistiques de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest).
L'inflation a amorcé une décélération en glissement mensuel, passant de 7,9 % (point culmunant en janvier 2022) à 2,5% en février puis 0,5% en Mai 2022.
Depuis juin 2022, le Bénin connait une situation de déflation. Le taux d'inflation s'établissait à -2,6% en juin 2022 puis à -1% en Juillet 2022.
Toutefois, nous avons procédé à une décompostion de l'indice des prix à la consommation. Nous construisons l'indice des prix zémidjan.
Ce dernier prend en considération la dynamique de l'indice des prix à la consommation pour trois postes de dépenses incompressibles pour le citoyen béninois. Il s'agit de : - l'alimentation (1/3) - le logement (1/3) - le transport (1/3).
La comparaison entre l'indice zémidjan et l'indice global des prix à la consommation montre que la dynamique de l'indice global est en majortité portée par celle de l'indice zémidjan ; avec des surréactions de l'indice zémidjan par moment. Cela justifie bien l'idée que les revenus les plus modestes sont très sensibles à la variation des prix.
Par ailleurs, nous observons un amenuisement des prix à la consommation en juillet 2022 par rapport aux niveaux de juin 2021 et janvier 2022.
Source : LLoG Advisory / CJEA
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L'indice ND-GAIN (Notre Dame Global Adaptation Initiative) est un indicateur développé par L'Université de Notre Dame. Il donne une indication sur la vulnérabilité d'un pays au changement climatique et à d'autres défis mondiaux, ainsi que sa capacité à améliorer sa résilience. Il vise à aider les gouvernements, les entreprises et les communautés à mieux prioriser les investissements pour une réponse plus efficace aux défis mondiaux immédiats. Il fait appel à deux composantes clés de l'adaptation : la vulnérabilité et la préparation.
La vulnérabilité mesure l'exposition, la sensibilité et la capacité d'adaptation d'un pays aux effets négatifs du changement climatique. ND-GAIN mesure la vulnérabilité globale en prenant en compte six secteurs essentiels à la vie : l'alimentation, l'eau, la santé, les services écosystémiques, l'habitat humain et les infrastructures.
EXPOSITION : Apprécie le degré auquel un système est exposé à un changement climatique important d'un point de vue biophysique. Il s'agit d'une composante de la vulnérabilité indépendante du contexte socio-économique. Les indicateurs d'exposition sont des impacts projetés pour les décennies à venir et sont donc invariants au fil du temps dans ND-GAIN.
SENSIBILITÉ : Apprécie la mesure dans laquelle un pays est dépendant d'un secteur affecté négativement par un aléa climatique, ou la proportion de la population particulièrement sensible à un aléa climatique. La sensibilité d'un pays peut varier dans le temps.
CAPACITÉ D'ADAPTATION : Capture la disponibilité des ressources sociales pour l'adaptation spécifique à un secteur. Dans certains cas, ces capacités reflètent des solutions d'adaptation durables. Dans d'autres cas, elles reflètent les capacités à mettre en place des adaptations plus récentes et plus durables. La capacité d'adaptation varie également dans le temps.
Quant à la capacité à améliorer la résilience (ou la préparation), elle vise à mesurer la capacité d'un pays à tirer parti des investissements et à les convertir en actions d'adaptation. ND-GAIN mesure l'état de préparation global en tenant compte de trois composantes : l'état de préparation économique, l'état de préparation de la gouvernance et l'état de préparation sociale.
ECONOMIQUE : Capture la capacité de l'environnement commercial d'un pays à accepter des investissements qui pourraient être appliqués à l'adaptation qui réduit la vulnérabilité (réduit la sensibilité et améliore la capacité d'adaptation).
GOUVERNANCE : Capture les facteurs institutionnels qui améliorent l'application des investissements pour l'adaptation.
SOCIAL : Capture les facteurs tels que l'inégalité sociale, l'infrastructure TIC, l'éducation et l'innovation qui améliorent la mobilité des investissements et favorisent les actions d'adaptation.
Le score ND-GAIN d'un pays est composé d'un score de vulnérabilité et d'un score de préparation selon la formule suivante : (Score de préparation - Score de vulnérabilité + 1) *50
En 2020, pour le Bénin, le score de préparation est de 0,337 et le score le vulnérabilité s'établit à 0,572.
Le score de vulnérabilité élevé et le score de préparation faible du Bénin signifient que le pays a à la fois un important besoin d'investissements et d'innovations pour améliorer son état de préparation et une grande urgence d'action. Le Bénin est le 16ème pays le plus vulnérable et le 133ème pays le plus prêt.
Pour l'indice global ND-GAIN, le Bénin a un score de 38,2 ce qui le place à la 152ème place mondiale sur 182 pays.
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Le Sénégal pourrait-il devenir un pays d’exception en matière de gestion des ressources naturelles extractives en Afrique ?
La réponse à cette question, notamment en ce qui concerne ses ressources pétrolières, n’est pas une problématique facile à traiter. Il est important de rappeler que le pays dispose de plusieurs ressources minières et gazières dont elle assure l’extraction, l’exploitation et l’exportation depuis plusieurs décennies. Il s’agit essentiellement de l’or, du phosphate, du fer, et du zircon. L’exploitation pétrolière viendrait diversifier sans doute le panier de matières premières que le Sénégal propose à ses partenaires commerciaux. Cet article s’intéresse donc à l’analyse des enjeux et perspectives de l’exploitation pétrolière sur le développement économique du Sénégal. Cette exploitation à grande échelle des ressources pétrolières est prévue pour démarrer début 2023...
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En 2015, la COP 21 (Conférence des Parties) s’est tenue à Paris dans le but d’aider les pays à réfléchir sur la survie de l’humanité face à la menace sans cesse préoccupante du réchauffement climatique. Il va sans doute que ce qui arrive à notre planète, engage la responsabilité de tous, quoi que tous les pays ne contribuent pas de la même manière ni dans la même proportion au réchauffement de la planète. En 2019, l’ensemble des pays à revenu faible contribuait seulement à 2,2% de l’émission totale des gaz à effet de serre (GES) au niveau mondial, contre 32,2% attribuable aux pays à revenu élevé (données WDI de la Banque mondiale) et le reste aux pays à revenu intermédiaire. L’Amérique du Nord à elle seule contribuait en 2019 à 14,6% des émissions de GES. Ces disparités dans la contribution au réchauffement climatique s’élargissent aussi à des disparités dans la façon dont le phénomène est vécu à divers endroits sur la planète. De toute évidence, les pays les plus pauvres qui contribuent pourtant très marginalement aux changements climatiques, en subissent durement les conséquences, car ils y sont moins préparés. Ainsi, des mesures, dont la taxe carbone, ont été introduites afin de « punir » les plus pollueurs, pour ensuite reverser aux pays les plus vulnérables et à ceux qui font des efforts dans la réduction des gaz à effet de serre des subventions. Baisser de moitié les émissions des GES d’ici 2030 et atteindre des émissions proches de zéro d’ici 2050, devrait permettre de contenir la température moyenne dans l’atmosphère autour de la limite de +2°C. Mais, les efforts sont loin d’être effectifs.
Dans un contexte où la plupart des projections situent entre +3°C et 4°C la température moyenne qu’il fera dans notre atmosphère terrestre d’ici 2100, je me questionne sur le regard que la population, notamment la jeunesse africaine porte sur le phénomène du changement climatique, comment il est vécu, et les pistes de solution.
Pour cela, j’ai réalisé un mini sondage d’opinion en ligne qui a connu la participation de 38 personnes provenant de 9 pays dont majoritairement des Béninois et des Ivoiriens. La plupart des participants est âgée de 18 à 25 ans (52,6%), contre respectivement 44,7% et 2,7% qui sont dans les groupes d’âge de 25-35 ans et 35-45 ans. Il s’agit majoritairement d’hommes (82%) contre 18% de femmes.
Disponible uniquement en anglais.
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Le monde essuie, depuis bientôt trois ans, crise sur crise et l’Afrique en paie lourdement les frais. Malgré un faible taux d’incidence de la pandémie sur le continent en 2020, la croissance économique a chuté de 4.8% (de 3.1% en 2019 à -1.7% en 2020) avec une inflation s’établissant à 10.2%. Environ 62% des pays du continent ont enregistré une croissance négative en 2020.
Le conflit géopolitique entre l’Ukraine et la Russie constitue une source supplémentaire de déséquilibre macroéconomique pour les économies africaines déjà fragilisées par la crise précédente. Le conflit entraîne d’importantes conséquences sur le continent, notamment la sécurité alimentaire.
Après une reprise de l’activité économique évaluée à 4.5% en 2021, le Fonds Monétaire Internationale anticipe un ralentissement à 3.8% en 2022. Ces projections pourraient être révisées à la baisse si le contexte international se détériore ou avec la persistance du conflit en Europe orientale. Selon les projections du FMI pour l’année 2022, l’inflation s’établirait à 12.2% en 2022.
Quelles sont les perspectives pour le continent africain ?
RESILIENCE !
La résilience économique traduit la capacité d’une économie à atténuer les chocs négatifs, maintenir la production et la croissance. La résilience économique requiert une amélioration du cadre macroéconomique des pays et la constitution de « buffers ».
Les différentes crises qui affectent les économies africaines révèlent, à nouveau, la forte dépendance alimentaire, énergétique de l’Afrique. La hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires pèse lourdement sur les économies africaines, plus particulièrement sur le niveau de vie de la population notamment dans les pays importateurs net. Cela souligne la nécessite d’améliorer la productivité du secteur agricole sur le contient et d’encourager les producteurs locaux via divers des mécanismes de formation professionnelle aux techniques agricoles.
Aussi, ces crises, notamment la hausse générale des prix démontre l’importance et la nécessité de la diversification des partenaire internationaux et l’urgence du développement de la zone de libre-échange mais aussi du commerce intrarégional en Afrique.
Par ailleurs, ces perturbations macroéconomiques montrent également l’importance des politiques budgétaires contracycliques et d’une bonne coordination avec la banque centrale afin d’apporter des réponses à la hauteur de l’ampleur des chocs exogènes qui affectent les pays. En effet, le comportement procyclique des politiques budgétaires est bien connu dans les pays en développement notamment les pays africains. La contracyclicité de la politique budgétaire permet d’assurer aux pays des réserves de sécurités pour soutenir l’économie domestique en période de mauvaise conjoncture. Cela assure aux pays une crédibilité sur les marchés financiers et renvoie un signal de confiance aux investisseurs étrangers.
Néanmoins, pour permettre la mise en place des politiques budgétaires contracycliques, les économies africaines doivent en premier lieu améliorer et élargir/diversifier leurs sources de revenus domestiques. Cela nécessite d’élargir la base fiscale mais aussi de mieux cibles les dépenses publiques.
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Les contraintes et l’inégale répartition auxquelles font face les villes africaines en termes d’infrastructures et équipements de base, constituent le point de départ d’une foultitude de défis qui les tiennent en joue, faisant de la question urbaine une urgence permanente qui remet en cause nos modèles de développement. Et si le nœud du problème se trouvait dans la relation ville-campagne ?
Charles Becker et Andrew Morisson, avançaient dans une étude en date de 1998 que l’augmentation de la population urbaine n’était imputable à la croissance de l’emploi que pour un volume de 10%, preuve que l’arrivée massive des migrants en ville favorise/favorisait davantage l’évolution du secteur informel. Porte de sortie pour les nombreux jeunes chômeurs qui arrivent en ville, mais également phénomène à combattre ; l’économie informelle est également le symbole d’une insertion difficile en milieu urbain, dans un monde aux flux migratoire intensifs en direction des villes. L’accès au travail, la constitution d’un ménage et l’accès au logement ; principales composantes de l’insertion ne sont pas systématiquement garanties d’où l’importance des réseaux familiaux et du capital social pour accéder au logement et à l’emploi, ainsi que pour stimuler l’ascension sociale en milieu urbain.
Jauger les dynamiques urbaines
Devant faire face à leur croissance naturelle, mais aussi à la pression migratoire, les villes ne sont plus en mesure de satisfaire les besoins de leurs natifs et des migrants. La ruralisation, accentuée par le double effet des programmes d’ajustement structurels (à travers la réduction du pouvoir d’achat des populations ainsi que des dépenses sociales) et de l’immigration des ruraux, laisse des traces encore visibles (plus dans les villes secondaires que dans les capitales). Cela pose la double question de l’amélioration de la qualité de vie dans les zones urbanisées et, celle plus profonde, de « la capacité politique de la ville à faire société ».
En effet, la ville n’est plus qu’une question économique et industrielle, simplement adossée à la nécessité de l’aménagement, mais bien une question sociale. Cela traduit en fait la difficulté des milieux urbains à créer une réelle société, car la ville est le lieu de nombreuses discriminations et de l’accroissement des bidonvilles ; mais également le territoire d’un embourgeoisement qui marque et accentue le distinguo entre les différentes classes sociales.
Il apparaît donc fondamental, de ce point de vue, de limiter la pression migratoire, pour accentuer les possibles de la ville en matière de maîtrise de l’urbanisation, et par voie de conséquence, d’amélioration des conditions de vie des populations urbaines. L’anéantissement de « l’avantage urbain » apparait ici être une approche idéale. En effet, comme l’a démontré Nathan Keyfitz, cet avantage urbain (urban bias) contribue à l’auto-alimentation de l’exode rural dans une boucle de rétroaction positive. Les conditions de vie avantageuses en ville et la disponibilité d’infrastructures adéquates et d’équipements collectifs attirent les ruraux vers les villes, ce qui accroît les migrations et le poids démographique des lieux d’accueil. Cela a de ce fait pour corollaire d’intensifier le poids politique des citadins. La ville est ainsi favorisée par le pouvoir politique, ce qui crée un nouvel avantage urbain et incite à de nouvelles migrations.
Créer la ville à la campagne
Pour briser ce cycle auto-entretenu, il incombe aux gouvernements de créer un meilleur équilibre entre villes et campagnes pour freiner l’exode rural. Il est vrai qu’en Afrique les marges de manœuvres sont limitées du fait de multiples contraintes politiques et administratifs. Toutefois, pour une meilleure gestion de l’urbanisation africaine, spécifiquement dans une perspective de développement durable, il est impératif de mettre en place des mécanismes de régulation ou d’auto-régulation.
Cela pose toute la question des politiques qui conviennent au développement durable des villes africaines. Les mesures de déguerpissement ayant montré leurs limites, il reste important d’agir davantage en faveur d’une meilleure planification familiale et de l’élévation du statut des femmes, tout en accordant plus de ressources au profit du développement rural et en veillant à instaurer un équilibre dans la disponibilité des services sociaux en ville comme au village. Le développement des villes secondaires pourrait d’ailleurs faire office de premier filtre pour une meilleure gestion de l’urbanisation, une sorte de sas intermédiaire censée freiner la ruée vers les capitales. L’enseignement et la formation, à destination du développement des métiers occupant principalement les ruraux, reste un levier principal dans l’émulation et le maintien d’activités visant au développement rural.
À l’heure où s’accroissent les bidonvilles en Afrique, le surpeuplement des logements est une tendance lourde dans de nombreuses aires urbaines. La pauvreté et les conditions de vie des populations s’accentuent davantage. Il nous faut réinventer l’urbain. Gageons que le développement des villages représente une part non négligeable de la solution.
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Le compte courant retrace l’évolution des flux (entrant et sortant). Le solde du compte courant montre le solde net des importations et des exportations : Exportations – Importations.
Il indique la santé du pays, principalement si le pays est excédentaire ou déficitaire vis-à-vis du reste du monde. Le signe (positif==excédent ou négatif==déficit) du solde de la balance courante est une information importante.
Le déficit du compte courant indique que le pays importe plus qu’il exporte. Il révèle également une forte accumulation d’investissement d’agents non-résidents. En effet, un déficit de la balance courante indique que les investissements étrangers sont supérieurs à l’épargne domestique (I>S).
En général, le niveau de déficit courant jugé soutenable est évalué à 5% du PIB.
La plupart des pays africains ont un compte courant négatif, avec un déficit supérieur à 10% du PIB dans 10 pays (Mozambique, Sao Tome & Principles, Libéria, Sierra Leone, Malawi, Seychelles, Niger, Burundi, Guinée et le Rwanda). Toutefois, le Nigeria, le Botswana, l’Angola, l’Eswatini et le Gabon enregistrent des soldes positifs. (Figure 1)
Figure 1. Déficit commercial (% PIB), 2011-2021
L’inflation galopante, alimentée par la crise du COVID-19 et le conflit en Ukraine constituent un risque supplémentaire pour les pays du monde, particulièrement les pays Africains. L'augmentation des prix à l'importation déprime le compte courant, notamment dans les pays importateurs nets.
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Qu’est-ce qui justifie cette opulence qui s’étend jusqu’aux rangs les plus bas du peuple à certains endroits du monde ? ..et l'Afrique ?
Bonne interrogation.
Considérons deux états des choses.
Le premier. Il est une contrée avec une économie primitive de collecte - c’est-à-dire d’acquisition des biens primaires (ou de premier ordre) naturellement disponibles. On associe, souvent, les biens primaires aux ressources naturelles ; qu'il s'agisse de l'agriculture, de l'élevage, des extractions et de tous ceux peu transformés ou semi-transformés mais qui ne visent pas à produire d'autres biens dans le système d'exploitation productive et économique. Dans cette contrée, la plupart des tâches sont réparties de la manière la plus efficace entre les habitants de la contrée. Certains sont des chasseurs, d’autres des pêcheurs et d’autres encore s’occupent exclusivement de la collecte de végétaux sauvages. La répartition des tâches peut être plus prononcée, de sorte que chaque tâche distincte soit accomplie par un membre spécialisé de la contrée.
Dans cette configuration, deux options sont envisageables. Soit, la contrée obtient le même résultat avec moins d’effort individuel. Soit, en fournissant le même effort, elle atteint un résultat supérieur à la situation de départ. Dans le second cas, les conditions des habitants de la contrée s’amélioreraient grâce à la répartition efficace et plus adaptée des tâches professionnelles. Mais c’est du Adam Smith[1] ça ! Oui bien sûr...
Dans le second état, les habitants de la contrée, par coïncidence divine, deviennent plus ambitieux. Ils ne veulent plus limiter leurs activités aux tâches d’une économie primitive de collecte. Ils souhaitent, désormais, consommés des biens du troisième, quatrième ordre et, plus généralement, des ordres supérieurs. Si les habitants de la contrée associent, graduellement, la satisfaction de leurs besoins à des biens d’ordre toujours plus élevé et si cela s’accompagne toujours d’une répartition plus efficace des tâches, alors leur bien-être croîtrait également. Admettons cela. Le chasseur passe de la chasse du gibier à l’aide d’une massue à la chasse à l’arc et au filet, à l’élevage le plus simple, et successivement à l’élevage intensif. Ceux qui vivaient de plantes sauvages migrent progressivement vers une agriculture intensive. L’industrie manufacturière émerge et s’améliore au moyen d’outils et de machines toujours plus performants. Le bien-être des habitants augmenterait, sans aucun doute, avec ces développements. Plus la contrée progresse dans cette direction, plus les types de biens disponibles sont variés, plus les occupations sont variées, et plus la répartition progressive du travail est nécessaire et rentable.
En effet, dans sa forme la plus primitive, l’économie de collecte se limite à rassembler les biens de moindre importance que la nature offre par hasard aux habitants de la contrée. Comme les individus n’ont aucune influence sur la production de ces biens, leur origine est indépendante des désirs et des besoins des humains.
Dès lors que les habitants s’affranchissent de cette forme d’économie primitive et recherchent des manières de combiner les choses dans un processus causal pour produire des biens de consommation, acquièrent des choses capables d’être combinées et les traitent comme des biens supérieurs, alors ils obtiendront des biens de consommation qui sont aussi véritablement les résultats de processus naturels que les biens de consommation d’une économie primitive de collecte, mais dont les quantités disponibles ne sont plus indépendantes de leurs désirs et besoins. Au contraire, les quantités des biens de consommation seront déterminées par un processus qu’ils gouvernent et régulent par des objectifs humains dans les limites fixées par les lois naturelles.
Les biens de consommations, autrefois, résultants d’un concours accidentel des circonstances de leur origine, deviennent des produits de la volonté humaine, sous la contrainte des lois naturelles ; aussitôt que les habitants ont reconnu ces circonstances et obtenu leur contrôle. Les quantités de biens de consommation dont les habitants disposent ne sont limitées que par l’étendue de la connaissance humaine des liens de causalité entre les choses, et par l’étendue du contrôle humain sur ces choses.
La compréhension croissante des liens de causalité entre les choses et le bien-être humain, et le contrôle croissant des conditions moins immédiatement responsables du bien-être humain, conduisent donc l’humanité d’un état de barbarie et de misère profonde à son stade actuel de civilisation et de bien-être, et ont transformé de vastes régions habitées par quelques hommes misérables et excessivement pauvres en pays civilisés densément peuplés.
Rien n’est plus certain que le degré du progrès économique de l’humanité soit encore, dans les époques futures, proportionné au degré des connaissances humaines, dixit Carl Menger[2].
Certes, c’est une nouvelle réjouissante pour les pays d’Afrique en quête de développement. Ces derniers gagneraient à pondérer davantage sur cet enseignement de Carl Menger en investissant pour un système éducatif plus performant. Car, la connaissance s’acquiert dans les temples du savoir (les écoles, les universités) et progresse avec la recherche et le développement dans les centres et les laboratoires de recherche.
Néanmoins, elle n’est rien d’autre que du vieux vin recyclé dans une bouteille neuve : c’est du déjà connu...
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En pleine pandémie, les produits alimentaires importés pour la consommation des ménages béninois ont atteint le plancher (en volume).
Pendant ce temps, les exportations (en volume) des produits alimentaires domestiques atteignaient des plafonds historiques, allant à deux fois plus les performances passées.
La demande toujours plus croissante des ménages (en raison de l'incertitude sur l'approvisionnement des produits) se heurte à une offre réduite du fait de la rupture des chaînes d'approvisionnement et des capacités limitées d'augmentation de la production domestique.
Sur le marché domestique, il s'est ensuivi d'importantes perturbations avec des ajustements de prix à la clé.
Source : CJEA
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Le Bénin est un importateur net des produits manufacturés de consommation. En ce sens, le pays ne fait pas l’exception sur le continent africain où les importations de produits manufacturés excèdent 50% du total des importations.
Au 1er trimestre 2019, avant la pandémie de covid-19, le Bénin a importé à peu près 1.619.534 tonnes de produits.
1 an plus tard, au 1er trimestre 2020, dans le sillage de la pandémie de covid-19, ces importations ont baissé à environ 1.009.387 de tonnes de produits et marchandises, soit une baisse de 610.147 tonnes en un an ; et une baisse de 297.180 tonnes par rapport à la moyenne sur la période 2018 (T1) - 2021 (T3).
Les exportations du pays ont connu deux pics à 530.314 tonnes au 1er trimestre 2020 et 526.954 tonnes au 1er trimestre 2021.
Une conséquence de ces évolutions est la perturbation de l’offre et de la demande sur le marché national, qui se manifeste par des ajustements (à la hausse) des prix, laquelle est observée depuis plusieurs mois..
Source : Instad (Bénin)/CJEA
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