Le marché du travail peut être défini comme la rencontre entre l’offre de travail (par les ménages) et la demande de main-d’œuvre qu’expriment les entreprises pour produire. Pour analyser la dynamique et la performance d’un tel marché, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) propose des indicateurs clés. Au nombre de ces derniers, il y a le taux de chômage qui mesure la proportion de la population active qui ne travaille pas, qui est disponible pour travailler et qui est à la recherche de travail. Longtemps privilégié par les politiques, cet indicateur néglige pourtant d’autres aspects importants du marché du travail tels que le sous-emploi (inadéquation des heures de travail et des qualifications) et plus globalement la qualité ou l’indécence du travail. Par exemple, dans la plupart des pays africains le taux de chômage est relativement faible. Cependant, on constate une persistance de la précarité des emplois qui peut s’expliquer par la prédominance de l’informel dans les économies africaines.
Ainsi, l’objectif de travail décent, c’est-à-dire l’emploi qui procure à la fois le bien-être matériel, la sécurité économique, l’égalité des chances et les possibilités de développement humain, est aujourd’hui le centre des priorités mondiales en matière de travail (8ème Objectif de Développement Durable).
Quelques faits stylisés :
- Selon les estimations modélisées de l’OIT (novembre 2018), le taux de chômage en 2020 est estimé à 6.8% pour l’ensemble du continent africain, à 11.8% pour l’Afrique du Nord et à 5.9% pour l’Afrique subsaharienne.
- Le statut des travailleurs africains peut mieux se résumer par la somme du taux de chômage et du taux de sous-emploi. Cette somme excède 50% dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest (BAD, 2018).
- La part cumulée des emplois vulnérables et des chômeurs dans la population active a atteint un pic d’environ 90% au Bénin (BAD, 2018).