#

Le simple jeu du marché ne suffit plus à assurer l’équilibre des économies. Pour cette raison, le pouvoir public (Etats, institutions, etc) intervient grâce à la politique économique pour réguler les déséquilibres macroéconomiques. En fonction de l’objectif visé (stabilité des prix, équilibre extérieur, croissance, emploi), il utilise différents instruments (la politique monétaire, la politique budgétaire, la politique des revenus, etc).

 

La politique monétaire est l’instrument utilisé par le pouvoir public pour assurer la stabilité des prix. Plus généralement, la politique monétaire est <<l’ensemble des moyens mis en œuvre par un État ou une autorité monétaire pour agir sur l’activité économique par la régulation de sa monnaie>>

 Pour réussir cette mission, les autorités monétaires utilisent traditionnellemnt le taux d’intérêt qui n’est rien d’autre que le prix dans le temps. Par des mouvements de taux d’intérêt, les autorités monétaires peuvent accéler ou au contraire ralentir le rythme de l’activité économique.

 

Depuis la crise financière de 2008 et face aux nouveaux enjeux de la dernière décennie, les autorités monétaires (des Banques Centrales, pour la pluspart) ont recours à un nouvel outil dit non-conventionnel. Il s’agit de l’assouplissement quantitatif plus connu sous l’anglicisme «Quantitative Easing (QE)». Les autorités monétaires rachètent massivement des actifs financiers (obligations d’Etat, d’entreprises, etc) aux banques commerciales et leur fournissent de la liquidité en contrepartie. Les banques commerciales disposant ainsi d’importantes ressources financières et en quête de rentabilité financent l’activité économique (les projets d’investissements publics et privés, etc). On dit que les Banques Centrales injectent de la liquidité dans l’économie.

 

Dans la zone UMOA, le marché monétaire représente le lieu où les institutions financières habilitées échangent des liquidités avec la Banque Centrale ou entre elles. Il est composé des guichets d'intervention de la BCEAO et de l'interbancaire. La BCEAO intervient sur ce marché pour apporter ou reprendre des liquidités dans le but d'encadrer les taux d'intérêt pratiqués sur l'interbancaire. Les interventions de la Banque Centrale portent sur les opérations d'open market, les refinancements sur les guichets permanents et le guichet des avances intra-journalières.

 

Les appels d'offres ou opérations d'open market constituent le principal moyen d'intervention de la Banque Centrale et sont menés à travers la vente, la prise ou la mise en pension de titres ou d'effets. Ils comprennent les opérations principales d'injection de liquidités de maturité une semaine, de maturités longues comprises entre un (1) et douze (12) mois, les opérations de retrait de liquidités, les opérations ponctuelles de réglage et les opérations de cessions temporaires ou définitives de titres sur le marché interbancaire.

 

Outre le guichet des appels d'offres, la Banque Centrale a mis en place des guichets permanents (guichet de prêt marginal, guichet spécial de refinancement et guichet des avances intra-journalières) en vue de fournir, à la demande, des liquidités d'appoint aux établissements de crédit éligibles.

Sur le guichet de prêt marginal, la BCEAO offre des possibilités de refinancement sur une maturité comprise entre un (1) et sept (7) jours tandis que sur le guichet spécial de refinancement, les contreparties admissibles peuvent bénéficier des avances sur des maturités allant de trois (3) à douze (12) mois. Pour sa part, le guichet des avances intra-journalières est à la disposition des participants pour leur permettre de faire face aux besoins de trésorerie au cours d'une journée d'échange. Les avances sur ce guichet sont remboursables le même jour et ne portent pas intérêts.

 

L'accès aux guichets de refinancement de la BCEAO est réservé aux établissements de crédit et aux institutions communautaires prévu à l'article 22 du Traité de l'UMOA, sous réserve du respect du dispositif prudentiel applicable aux banques et établissements financiers ainsi que celui régissant le système des réserves obligatoires. Les refinancements de la BCEAO sont adossés à des effets et titres publics ou privés pris en garantie.

Publié par : Finance     -     Publié le : 31 mars 2021