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Le monde essuie, depuis bientôt trois ans, crise sur crise et l’Afrique en paie lourdement les frais. Malgré un faible taux d’incidence de la pandémie sur le continent en 2020, la croissance économique a chuté de 4.8% (de 3.1% en 2019 à -1.7% en 2020) avec une inflation s’établissant à 10.2%. Environ 62% des pays du continent ont enregistré une croissance négative en 2020.

Le conflit géopolitique entre l’Ukraine et la Russie constitue une source supplémentaire de déséquilibre macroéconomique pour les économies africaines déjà fragilisées par la crise précédente. Le conflit entraîne d’importantes conséquences sur le continent, notamment la sécurité alimentaire.

Après une reprise de l’activité économique évaluée à 4.5% en 2021, le Fonds Monétaire Internationale anticipe un ralentissement à 3.8% en 2022. Ces projections pourraient être révisées à la baisse si le contexte international se détériore ou avec la persistance du conflit en Europe orientale. Selon les projections du FMI pour l’année 2022, l’inflation s’établirait à 12.2% en 2022.

Quelles sont les perspectives pour le continent africain ?

RESILIENCE !

La résilience économique traduit la capacité d’une économie à atténuer les chocs négatifs, maintenir la production et la croissance. La résilience économique requiert une amélioration du cadre macroéconomique des pays et la constitution de « buffers ».

Les différentes crises qui affectent les économies africaines révèlent, à nouveau, la forte dépendance alimentaire, énergétique de l’Afrique. La hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires pèse lourdement sur les économies africaines, plus particulièrement sur le niveau de vie de la population notamment dans les pays importateurs net. Cela souligne la nécessite d’améliorer la productivité du secteur agricole sur le contient et d’encourager les producteurs locaux via divers des mécanismes de formation professionnelle aux techniques agricoles.

Aussi, ces crises, notamment la hausse générale des prix démontre l’importance et la nécessité de la diversification des partenaire internationaux et l’urgence du développement de la zone de libre-échange mais aussi du commerce intrarégional en Afrique.

Par ailleurs, ces perturbations macroéconomiques montrent également l’importance des politiques budgétaires contracycliques et d’une bonne coordination avec la banque centrale afin d’apporter des réponses à la hauteur de l’ampleur des chocs exogènes qui affectent les pays. En effet, le comportement procyclique des politiques budgétaires est bien connu dans les pays en développement notamment les pays africains. La contracyclicité de la politique budgétaire permet d’assurer aux pays des réserves de sécurités pour soutenir l’économie domestique en période de mauvaise conjoncture. Cela assure aux pays une crédibilité sur les marchés financiers et renvoie un signal de confiance aux investisseurs étrangers.

Néanmoins, pour permettre la mise en place des politiques budgétaires contracycliques, les économies africaines doivent en premier lieu améliorer et élargir/diversifier leurs sources de revenus domestiques. Cela nécessite d’élargir la base fiscale mais aussi de mieux cibles les dépenses publiques.

Publié par : Olakemi Dovonou, économiste     -     Publié le : 26 mai 2022