Devant un climat de plus en plus menaçant, et des villes africaines impréparées aux effets multiples du réchauffement planétaire, la ville durable apparaît comme une porte de sortie. Sa nécessité essentielle s’impose tacitement à une Afrique balbutiante.
Les challenges urbains africains, pour multiples qu’ils soient, n’ont rien de pavillonnaire, in extenso, s’ils sont observés de l’intérieur, d’où qu’on regarde. Les liens consubstantiels entre absence ou insuffisance de politiques, déficit de prospective, immaturité de l’action commune, éducation environnementale inexistante ou inaboutie vis-à-vis des enjeux et vulnérabilités croissantes relèvent l’importance de marquer un temps d’arrêt et d’envisager de nouvelles solutions.
Entendre un nouveau son de cloche
Pour négocier le nécessaire virage de la ville durable, l’urbain africain doit cocher durablement la case de la réhabilitation de la conscience écologique, jadis, motrice du fonctionnement intrinsèque des sociétés africaines. C’est du fait de cet impératif fondamental que le plaidoyer “Ma patrie c’est la ville durable”, initié par l’association Construire pour demain vise non seulement à transmettre des connaissances mais aussi à susciter un intérêt marqué pour le sujet de villes durables, incontournable pour construire une Afrique qui résiste au changement climatique.
Construire cette Afrique, c’est avant tout l’imaginer ensemble et la porter comme une initiative commune. C’est surtout réussir à faire foule autour de l’obligation qui nous étreint et nous impose, sans délai, le rassemblement. De fait, la nécessité de révéler les challenges apparemment pavillonnaires, tout en étant latents, mais, au fond, cohérents, qui déforment l’appréhension correcte du défi global que représente la ville durable en Afrique est apparue manifeste. D’où cette initiative à cent, qui a mobilisé des participants des quatre coins du monde, conscients des urgences, choisissant d’explorer d’autres chemins de la sensibilisation, fermement volontaires et unis par un désir partagé d’avenir, dans l’unique but de dire. Pourquoi ? Parce que la réalité commence au récit.
Du récit à l’action commune
Dès lors que le plaidoyer informe, par une esquisse des principaux enjeux urbains africains, sous réserve des particularités inhérentes à chaque ville, il répond à un besoin de démocratisation des savoirs sur le sujet. Dès lors qu’il trace les chemins de l’introspection, il réhausse les possibles des solutions endogènes. Dès lors qu’il théorise la ville-patrie et postule que l’engagement de chacun est le point de départ de l’action de tous, en magnifiant l’essence transformatrice de l’action de proximité, il offre une perspective décisive. Ainsi, le but de cette initiative est de féconder les esprits et de stimuler une effervescence collective qui se traduirait dans les actes, par une métamorphose de l’urbain.
L’enjeu de cette initiative se singularise par l’attachement à l’exemple, lequel s’est marqué par l’association des volontés au-delà des frontières africaines. Cela dénote de la possibilité intramuros de consolider dans les faits, la fabrique africaine de la ville durable, sous l’éclairage des politiques urbaines et le leadership des habitants, avant celui des décideurs. Le lien qui unit l’habitant à sa cité est une figure de l’appartenance. Cette appartenance est un sentiment qui imprime une âme à ceux qui l’incarnent. Elle unit, certes, mais requiert surtout. Ainsi, elle impose un devoir au citadin. Celui de construire, d’éduquer et d’espérer. Parce que la ville est une promesse.