Force est de noter les efforts du moins structurels, dont le renforcement numérique, entrepris par l'administration béninoise. Mais la question de fond est de savoir si la révolution numérique permet de résorber le mal de la corruption et plus l'élargissement de la mauvaise gouvernance au sein de nos États.
Le phénomène de la corruption est bien connu dans nos pays (du moins lettré au village au cadre bien nanti dans l'administration). Mais au-delà de la corruption, nos pays souffrent de bien de maux qui ralentissent leur développement. L'indice «efficacité gouvernementale» proposé par la banque mondiale, évalue la perception de la qualité des services publics, de la qualité de la fonction publique et de son degré d'indépendance vis-à-vis des pressions politiques, de la qualité de la formulation et la mise en œuvre des politiques, et de la crédibilité de l'engagement du gouvernement envers ces politiques. Cet indice pour les pays de l'UEMOA, s'est maintenu en dessous de 0. Cela traduit une assez faible gouvernance dans ces pays.
En effet, dans la majorité de nos pays, les populations n'ont pas accès aux services, ou les services sont réservés à une partie de la population qui peut payer .
Graphique 1 : Evolution de l'indicateur de gouvernance «efficacité gouvernementale» dans les pays de l'UEMOA
Source: CJEA à partir des données WDI / BM
La révolution numérique, en supprimant les intermédiaires, la limite les fuites, la corruption. Cependant, il demeure primordial, de renforcer la qualité de nos institutions, pour une gestion efficace des revenus et la réduction des inégalités. Face à la crise de la COVID-19, où le mot d'ordre pour tous les pays est «Quoi qu'il en coûte», de vastes plans de relance sont entrepris. Pour que ces plans soient effectifs, il faut s'assurer que les populations, et surtout les plus pauvres ont un accès équitable aux services.