La dépense publique et l’inflation entretiennent théoriquement un lien fort. Etant donné le niveau des impôts et taxes, une politique budgétaire expansionniste (augmentation des dépenses publiques dans le but de stimuler la demande et de facto la croissance) peut avoir des effets pervers sur l’économie. Cette dernière va se retrouver largement au-dessus de son niveau potentiel (plein emploi), générant des tensions inflationnistes.
Le plan de relance de l’économie américaine estimé à 1 900 milliards de dollars US suscite des inquiétudes quant à un retour de l’inflation. Les économistes Larry Summers et Olivier Blanchard estiment trop ambitieuse cette politique de relance et préviennent sur une possible surchauffe de l’économie.
Du premier trimestre 2018 au quatrième trimestre 2019, l’activité économique aux États-Unis se trouvait légèrement au-delà de son potentiel (PIB observé supérieur au PIB potentiel) avant de connaître une chute drastique et profonde au deuxième trimestre 2020 (effet covid-19). Les projections du Congressional Budget Office (CBO) tablent sur un retour progressif de l’activité économique à son niveau potentiel jusqu’au quatrième trimestre 2023. Mais l’économie restera en dessous de son potentiel en absence de nouveau choc.
Le plan de relance du Président Joe Biden ferait obstruction aux projections du CBO et ferait rapidement passer l’activité économique au-dessus de son potentiel. Ce choc positif pourrait s’accompagner du retour d’une forte inflation. La Réserve fédérale américaine en réponse à cette situation, pourrait alors adopter une politique monétaire restrictive via une remontée des taux d’intérêt pour ralentir le rythme de l’activité économique.
Quid des implications d’une surchauffe de l’économie américaine sur les économies africaines ?
La surchauffe de l’économie américaine pourrait entraîner le phénomène d’inflation importée dans plusieurs pays dont ceux de l’Afrique. La forte teneur des échanges internationaux en dollar américain permet de comprendre les mécanismes de transmissions. L’inflation américaine va engendrer une augmentation des prix des biens importés (en provenance) des Etats-Unis. Si pour un pays, le panier de consommation des populations est fortement dominé par les biens importés des Etats-Unis, alors on assisterait à une augmentation du niveau général des prix dans ce pays. Pour les pays en régime de change fixe, le mécanisme d’inflation importée des Etats-Unis peut résulter de la contrainte qu’à la banque centrale de maintenir le taux de change fixe. En effet, l’inflation américaine va s’accompagner d’une grande quantité de dollars en circulation (dû au vaste plan de relance). Les banques centrales locales, dans le but de maintenir la parité fixe, vont racheter du dollar américain, ceci va accroître l’offre de monnaie locale. Si l’activité économique ne suit pas cette augmentation de la masse monétaire, il va résulter de l’inflation.
Par ailleurs, si la Réserve fédérale américaine décide de mener une politique monétaire restrictive en augmentant les taux d’intérêts (en vue de maîtriser l’inflation aux Etats-Unis), cela entravera la latitude des pays africains sur le marché international des capitaux (dette) pour financer leur économie.
Toutefois, à court terme la surchauffe de l’économie américaine pourrait profiter aux économies africaines en améliorant la compétitivité des biens produits en Afrique relativement aux biens en provenance des Etats-Unis qui seront davantage chers. Mais la forte dépendance des pays africains en biens importés, couplée avec un contenu des exportations africaines essentiellement en matières premières, pourraient rapidement faire obstruction à cet effet positif.
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Une action est un titre de propriété délivré par une société de capitaux (par exemple une société anonyme ou une société en commandite par actions). Elle confère à son détenteur la propriété d’une partie du capital, avec les droits qui y sont associés : intervenir dans la gestion de l’entreprise c’est-à-dire voter lors des assemblées générales d’actionnaires et en retirer un revenu appelé dividende qui représente une part des bénéfices annuels distribués par la société.
Le détenteur d’actions est qualifié d’actionnaire et l’ensemble des actionnaires constitue l’actionnariat.
Les actions sont émises en contrepartie des apports lors de la création de la société, ce qui permet de constituer son capital social.
Pendant son existence, la société peut émettre de nouvelles actions lors d’une augmentation de capital qui sera souscrite soit par les actionnaires existants soit par des tiers actionnaires.
La décision d’émettre de nouvelles actions, à qui elles sont offertes en souscription et à quel prix sont des éléments sensibles dans le courant de la vie d’une société.
Inversement, mais plus rarement, une société peut racheter ses actions pour en soutenir le cours, en procédant à une offre publique de rachat d’actions. Ce rachat est différent du rachat opéré pour fluidifier le cours de l’action via un contrat de liquidité, puisque dans ce dernier cas les actions seront revendues le plus rapidement possible.
L’émission d’actions est donc souvent synonyme d’augmentation de capital, tandis que le rachat suivi d’annulation correspond généralement à une réduction de capital. La société procédant à ces opérations lance de ce fait un message soit de croissance, soit de décroissance.
Un programme de rachat d’actions est annoncé au Nigeria par le milliardaire ALIKO Dangote jusqu’à 10% de son capital pour une valeur approximative de 6 milliards de dollars afin de soutenir le cours de la bourse (cf l’Actualité AFRIMAG du 22 décembre 2020).
Selon l’Agence ECOFIN en date du 24 Août 2020, Heineken accélère le rachat des actions de sa filiale au Nigéria pour plus de 6 millions d’actions de Nigéria Breweries, sa filiale.
En vue d’assurer la liquidité des actions et leur constante évaluation, la société peut décider de faire coter ses actions sur le marché financier.
Une action est cotée à partir du moment où elle peut être achetée ou vendue sur le marché des actions que l’on appelle communément la bourse. Le tableau ci-dessous présente par secteur, les actions cotées sur la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).
SYMBOLE |
TITRE |
SECTEUR - INDUSTRIE
CABC |
SICABLE CI |
FTSC |
FILTISAC CI |
NEIC |
NEI-CEDA CI |
NTLC |
NESTLE CI |
SEMC |
CROWN SIEM CI |
SIVC |
AIR LIQUIDE CI |
SLBC |
SOLIBRA CI |
SMBC |
SMB CI |
STBC |
SITAB CI |
TTRC |
TRITURAF CI-Ste enLiquidation |
UNLC |
UNILEVER CI |
UNXC |
UNIWAX CI |
SECTEUR- SERVICES PUBLICS |
|
CIEC |
CIE CI |
ONTBF |
ONATEL BF |
SDCC |
SODE CI |
SNTS |
SONATEL SN |
SECTEUR FINANCES
BICC |
BICI CI |
BOAB |
BANK OF AFRICA BN |
BOABF |
BANK OF AFRICA BF |
BOAC |
BANK OF AFRICA CI |
BOAM |
BANK OF AFRICA ML |
BOAN |
BANK OF AFRICA NG |
BOAS |
BANK OF AFRICA SENEGAL |
CBIBF |
CORIS BANK INTERNATIONAL |
ECOC |
ECOBANK COTE D''IVOIRE |
ETIT |
ECOBANK TRANS. INCORP. TG |
NSBC |
NSIA BANQUE COTE D'IVOIRE |
ORGT |
ORAGROUP TOGO |
SAFC |
SAFCA CI |
SGBC |
SOCIETE GENERALE COTE D'IVOIRE |
SIBC |
SOCIETE IVOIRIENNE DE BANQUE |
SECTEUR- TRANSPORT
SDSC |
BOLLORE |
SVOC |
MOVIS CI |
SECTEUR - AGRICULTURE
PALC |
PALM CI |
SCRC |
SUCRIVOIRE |
SICC |
SICOR CI |
SOGC |
SOGB CI |
SPHC |
SAPH CI |
SECTEUR - DISTRIBUTION
ABJC |
SERVAIR ABIDJAN CI |
BNBC |
BERNABE CI |
CFAC |
CFAO MOTORS CI |
PRSC |
TRACTAFRIC MOTORS CI |
SHEC |
VIVO ENERGY CI |
TTLC |
TOTAL CI |
TTLS |
TOTAL SN |
AUTRES SECTEURS
STAC |
SETAO CI |
Source : Bulletin officiel de la cote BRVM du jeudi 30 décembre 2020
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L’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) est un indicateur qui permet de porter une appréciation sur la stabilité des prix, l’un des critères de convergence de premier rang retenus pour les pays membres de l’UEMOA.
Il sert à mesurer l’évolution des prix d’un panier de biens et de services consommés par les ménages de la zone UEMOA. Son analyse rend compte soit d’une augmentation des prix à la consommation, soit de leur diminution et permet dans l’un ou l’autre des cas de quantifier leur variation.
En décembre 2020, l’IHPC s’établit à 105,5 dans la zone UEMOA, soit une baisse de 0,3% par rapport à son niveau de novembre 2020, et une augmentation de 2,2% par rapport à celui de décembre 2019 [UEMOA (2021)].
Le recul du niveau général des prix dans l’Union en décembre 2020 par rapport à novembre 2020 est lié aux baisses de niveaux de prix affichées dans les pays suivants : Mali (-2%), Bénin (-1,7%), Burkina Faso (-1,6%), Sénégal (-0,7%) et au Niger (-0,1%). Ce sont des pays pour lesquels il y a eu majoritairement une chute du niveau des prix des produits au sein des fonctions « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées ». L’effet inverse est noté en revanche pour la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau et le Togo qui ont connu une augmentation du niveau des prix au sein des fonctions « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées ».
Nous remarquons qu’il existerait un effet du plus proche voisin du niveau des prix en partant de l’Est vers l’Ouest de l’UEMOA, qui peut s’expliquer par la présence de similarités dans plusieurs Etats (voir figure).
Soulignons toutefois que pour l’Union dans sa globalité, l’inflation est de 2,1% en 2020, un niveau en dessous du seuil de 3% ; ce qui permet aux pays membre de respecter le critère de convergence sur la stabilité des prix.
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Les pays membres de l’UEMOA ont à l’instar d’autres Etats besoin de ressources financières complémentaires aux recettes régulières (taxes et impôts), pour la réalisation de projets économiques majeurs (infrastructures routières, hôpitaux, marché modernes, aéroports, support du budget…), et plus généralement pour la mise en place de leur politique de développement économique.
Pour faire face à ces dépenses énormes, les Etats font recours entre autres aux marchés des capitaux de l’UEMOA, notamment au marché des titres publics pour mobiliser les ressources. Ils procèdent généralement à divers emprunts à travers l’émission des Bons Assimilables du Trésor (BAT) ou des Obligations Assimilables du Trésor, ou des emprunts obligataires en contrepartie d’un taux d’intérêt.
Les BAT et les OAT sont des titres de créances émis par adjudication par les Etats en quête de financement mais ces deux types d’emprunts diffèrent par rapport à la durée de leur remboursement. Un bon est remboursable à court terme (durée inférieure ou égale à 2 ans) alors qu’une obligation est remboursable à moyen ou long terme (durée supérieure à 2 ans).
Les emprunts obligations sont généralement des titres de plus longue durée, émis par syndication sur le marché financier régional.
Le tableau ci-dessous présente le programme annuel prévisionnel des émissions par adjudication de bons et d’obligations du Trésor par les Etats de l’UEMOA au cours de l’année 2021.
Etats |
Premier trimestre |
Deuxième trimestre |
Troisième trimestre |
Quatrième trimestre |
Année 2021 |
||||||||
BAT |
OAT |
Total |
BAT |
OAT |
Total |
BAT |
OAT |
Total |
BAT |
OAT |
Total |
Mobilisations totales |
|
Bénin |
30 |
210 |
240 |
51 |
100 |
151 |
35 |
90 |
125 |
55 |
95 |
150 |
666 |
Burkina Faso |
90 |
60 |
150 |
90 |
260 |
350 |
60 |
100 |
160 |
90 |
160 |
250 |
910 |
Côte d'Ivoire |
340 |
140 |
480 |
35 |
225 |
260 |
30 |
135 |
165 |
30 |
188 |
218 |
1 123 |
Guinée-Bissau |
11 |
15 |
26 |
21 |
30 |
51 |
|
15 |
15 |
12 |
|
12 |
104 |
Mali |
75 |
160 |
235 |
50 |
130 |
180 |
25 |
135 |
160 |
20 |
135 |
155 |
730 |
Niger |
30 |
40 |
70 |
55 |
85 |
140 |
30 |
75 |
105 |
20 |
100 |
120 |
435 |
Sénégal |
|
225 |
225 |
100 |
150 |
250 |
|
180 |
180 |
80 |
45 |
125 |
780 |
Togo |
25 |
160 |
185 |
|
165 |
165 |
50 |
110 |
160 |
25 |
50 |
75 |
585 |
Totaux |
601 |
1 010 |
1 611 |
402 |
1 145 |
1 547 |
230 |
840 |
1 070 |
332 |
773 |
1 105 |
5 333 |
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La monnaie nigériane, le Naira perd de la valeur depuis la crise sanitaro-économique. Le FMI estime une dépréciation de plus de 18% vis-à-vis du dollar. Alors qu’il fallait 0.5028 Naira pour un FCFA le 02/01/2020, il en faut désormais 0,6816 le 12/02/2021, soit une dépréciation du naira de plus de 35% environ par rapport au FCFA. Cette instabilité de la monnaie nigériane est aussi renforcée par la baisse des ressources pétrolières et se reflète notamment dans les prix des biens. Le Bureau National des Statistiques (NBS) évaluait le taux d’inflation à 15,75% en décembre 2020.
Graphique 1 : Taux de change Naira-FCFA, depuis Janvier 2021
Source : AJEB à partir des données du Central Bank of Nigeria
Alors que le FMI préconise une dévaluation du NAIRA, nous évaluons les potentiels effets sur les économies voisines, en particulier l’économie béninoise.
Le Nigeria est l’un des principaux partenaires commerciaux du Bénin : en 2019, il était la 5ème destination des exportations béninoises. Dans un scénario dégradé, la dépréciation du Naira par rapport au FCFA aura un effet direct sur l’économie béninoise via les échanges commerciaux. Elle influencera les prix à l’importation des biens en provenance du Nigéria et les prix en FCFA reçu par les exportateurs béninois. Par conséquent, les importations du Bénin vis-à-vis du Nigéria pourraient enregistrer une hausse. Par contre, la perte de la compétitivité des produits béninois vis-à-vis du Nigéria entrainera une chute des exportations des biens béninois vers le Nigéria. De même, la baisse du pouvoir d’achat au Nigéria due à l’augmentation de l’inflation pourra renforcer cette baisse.
Par ailleurs, bien que la dévaluation et la dépréciation d’une monnaie renvoient à une perte de la valeur d’une monnaie par rapport à une devise étrangère, les deux notions diffèrent l’une de l’autre. Lorsque la perte de valeur de la monnaie résulte d’une volonté de la banque centrale, on parle de dévaluation (adapté pour des cas de régime de change fixe). A contrario, si la perte de valeur résulte d’un mécanisme libre du marché des changes (confrontation entre l’offre et la demande de la monnaie), on parle de la dépréciation (concept adapté au cas de régime de change flottant ou flexible).
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Les marchés de capitaux sont des lieux où s'échangent les titres à court (titres de créances négociables), moyen et long terme (obligations, actions) contre de la monnaie.
Le marché des capitaux de l’UEMOA est composé du marché monétaire et du marché financier.
Le marché monétaire peut se définir comme le marché des capitaux à court et moyen terme. Il s’agit d’un marché de gré à gré, non localisé. Institué depuis le 1er juillet 1975 et surveillé par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, le marché monétaire de l'UEMOA a été rénové en octobre 1993. Il comprend deux compartiments :
- Le marché interbancaire : lieu de rencontre entre l’offre et la demande de liquidités bancaires ;
- Le marché des titres de créances négociables (Billets de trésorerie, certificats de dépôts négociables, etc.) ouvert à tous les agents économiques.
Soulignons que le marché des titres publics par adjudication est relié au marché des titres de créances négociables. Ce marché est exclusivement dédié aux financements des Etats membres de l’UEMOA.
Le Marché Financier quant à lui créé le 3 juillet 1996, peut être divisé en deux parties distinctes : le Marché Primaire et le Marché Secondaire.
Le Marché Primaire repose sur l’émission de nouvelles actions et obligations, alors que le Marché Financier Secondaire est celui où s’échangent les titres déjà émis.
C’est ce Marché Secondaire qui est organisé par la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) avec le Dépositaire Central/ Banque de Règlement (DC/BR) qui garantit la bonne fin des opérations.
L’autorité supérieure du marché financier est le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) qui est doté de pouvoirs d’habilitation, de contrôle et de sanction.
À travers cette jonction assurée entre la recherche et la présentation des fonds nécessaires à la dynamique de croissance de toute économie, le marché des capitaux assure plusieurs fonctions qui lui permettent :
- d’assurer le financement des économies de l’UEMOA;
- la meilleure gestion du déficit des états;
- de créer de la richesse pour les épargnants;
- de faciliter les opérations capitalistiques des entreprises;
- de servir de référence pour la valorisation des entreprises;
- d’améliorer l’accès au financement pour les entreprises.
Dans nos prochaines publications nous parlerons des produits financiers disponibles sur les marchés de capitaux de l’UEMOA.
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La disponibilité limitée des ressources au niveau national conduit à une interdépendance économique multiforme se traduisant par des relations économiques internationales. Celles-ci se manifestent par des mouvements démographiques, des échanges de biens et services et de capitaux. C’est dans ce contexte de mondialisation et d’intégration des marchés que le Bénin est soumis à l’interaction de ses partenaires commerciaux. [Téléchargez le document pour voir la publication complète]
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Lorsqu’on fait mention de la dette extérieure d’un pays, elle est constituée des emprunts à long terme publics ou garantis par l'État, des emprunts à long terme non garantis du secteur privé, des crédits du Fonds Monétaire International (FMI) ainsi que de la dette à court terme. [Téléchargez le document pour voir la publication complète]
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Le budget de l’Etat décrit, pour une année, est l’ensemble des recettes et des dépenses que l’Etat a le droit de percevoir et d’engager. Il est établi par le gouvernement et soumis à l’assemblée nationale qui, à travers l’adoption de la loi de finances approuve les prévisions financières pour l’année civile à venir. [Téléchargez le document pour voir la publication complète.]
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Dans nos dernières publications ainsi que lors des conférences, nous avons souligné l’importance de stimuler l’investissement privé et de créer un cadre réglementaire et économique propice à la création, l’éclosion et à l’essor du entreprises privées. Cela passe notamment par la réduction du coût d’entrée (financiers et matériels). [Téléchargez le document pour voir la publication complète]
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Pour sa deuxième sortie (le 12 janvier 2021) sur le marché international des capitaux après celle de 2019, l’Etat du Bénin a émis un milliard d’euros (656 milliards FCFA) d’eurobonds en deux tranches pour les caractéristiques suivantes.
Tranches |
Montant placé (en euro) |
Maturité (ans) |
Taux d'intérêt |
Montant souscrit (en euro) |
Taux de couverture |
1 |
700 millions |
11 |
4,875% |
1900 millions |
271% |
2 |
300 millions |
31 |
6,875% |
1200 millions |
400% |
Source : AJEB à partir des données du site du gouvernement du Bénin
Les ressources mobilisées devraient servir à financer entre autres le rachat en partie du premier eurobond d’une valeur de 500 millions d’euros (placés en 2019).
Eu égard à l’historique de ses performances sur les marchés (local et international), cette nouvelle opération devrait permettre au pays d’améliorer le coût moyen pondéré et la maturité moyenne de son portefeuille de dette et de surcroît de limiter les risques de refinancement.
En effet, le premier eurobond d’une maturité de 7 ans est amortissable sur les trois dernières années (2024, 2025 et 2026) et offre un coupon de 5,75%. En 2020, les émissions du Bénin sur 10 ans (plus longue maturité) sur le marché des titres publics de l’UMOA, servent un intérêt de 6,50%.
Toutefois, cette mobilisation de 656 milliards FCFA intervient alors que la loi de finances gestion 2021 prévoit 1102,3 milliards FCFA de ressources de financement, dont 176,1 milliards FCFA au titre des ressources extérieures ; ce qui nous permet de formuler les hypothèses suivantes :
- l’Etat du Bénin pourrait réduire l’endettement intérieur (913,3 milliards FCFA) prévu en 2021 dont le coût devrait être plus élevé,
- ou il pourrait plutôt rembourser par anticipation d’autres encours de dette,
- il pourrait également faire une combinaison des deux hypothèses précédentes.
Soulignons que la loi de finances 2021 a estimé respectivement à 146,4 milliards FCFA et 517,7 milliards FCFA les amortissements d’emprunts extérieurs et intérieurs devant intervenir en 2021.
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Le risque de marché est le risque de perte lié à la fluctuation de la valeur d’un portefeuille d’instruments financiers (actions, obligations, commodities, dérivés…). Le risque étant lié à la nature des actifs financiers, on peut distinguer : le risque de taux (lié à la fluctuation des taux d’intérêt), le risque de change (lié à la fluctuation des taux de change entre plusieurs devises), le risque de matières premières, le risque d’action (lié à la variation du cours de l’action).
Afin d’évaluer ce risque on utilise plusieurs outils tels que la volatilité (qui est l’ampleur de variation d’un actif financier), la sensibilité au risque, la valeur à risque (VaR) et autres. L’évaluation du risque de marché permet aux analystes financiers de mieux comprendre l’évolution des cours sur le marché, et aux gestionnaires de portefeuille de peaufiner leurs prédictions et ainsi mieux gérer les portefeuilles d’actifs financiers.
Faits stylisés
La variation à la hausse des actions de Tesla (Tesla Inc) en Janvier 2021, ont conduit l’agence Bloomberg à déclarer le sud-africain Elon Musk (qui détient 18% des actions) ‘’homme le plus riche du monde’’ (avec une fortune estimée à 188,5 milliards de dollars). La fortune d’Elon Musk est donc liée au risque de marché sur ses actions. En 2020, Tesla Inc avait déjà été remarqué par une très forte volatilité sur ses actions et une hausse des cours de 743,4%. Nous verrons dans les semaines et mois à venir si la volatilité de Tesla Inc sera forte.
Cet évènement peut également nous faire poser la question des méthodes d’évaluation d’un patrimoine et de l’évolution positive de plusieurs actions malgré un contexte économique morose. Nous aborderons ces questions lors de nos prochains articles.
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L’économie d’un pays est caractérisée par une multitude d’agents économiques, inter-connectés et exerçant dans plusieurs secteurs d’activité. Pendant que les uns produisent (les entreprises), les autres consomment (les ménages essentiellement) et d’autres encore s’assurent de la mise en œuvre de politique économique et des investissements publics (l’Etat et ses administrations publiques). Les économistes libéraux défendent que, chaque agent économique dans sa quête du bien-être personnel, contribue au bonheur de la communauté. Toutefois, quantifier le bonheur agrégé ou encore le niveau de l’activité économique dans une économie n’est pas un exercice facile.
Heureusement, la comptabilité nationale prévoit des agrégats macroéconomiques permettant de saisir le niveau global de l’activité économique au cours d’une période donnée (une année le plus souvent). Le plus connu et le plus utilisé est le Produit Intérieur Brut (PIB).
Le PIB correspond à la somme des valeurs ajoutées générées par les résidents d’un territoire économique, diminuée de la consommation intermédiaire totale (c’est-à-dire la valeur de tous les biens utilisés et détruits complètement dans le processus de production). Il présente la situation économique globale du pays au cours d’une période donnée. Une progression positive du PIB est le signe que l’économie génère davantage de ressources et de richesses, ce qui devrait favoriser une amélioration du bien-être collectif. Mais le mécanisme de transition entre une augmentation de la richesse d’un pays et une amélioration du bien-être des populations n’est pas systématique. Pour y arriver, il faut s’interroger sur la genèse de la croissance et la répartition de la richesse.
Il faut marteler que le PIB a lui seul, n’est pas suffisant pour quantifier le niveau et la dynamique de l’activité économique d’un pays.
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Le financement de l’économie est l’ensemble des modalités par lesquelles les agents économiques se procurent des ressources financières nécessaires au développement de leurs activités. Les banques et établissements financiers à caractère bancaire jouent un rôle capital dans ce financement.
En effet, les banques servent d’intermédiaire en transformant les dépôts en crédits destinés au financement des besoins des particuliers, des ménages, des entreprises et des pouvoirs publics.
Le nombre d’établissements de crédit en activité dans l’espace UMOA a progressé de 7,25% entre 2017 et 2019, passant de 138 à 148 (Commission bancaire de l’UMOA). Au Bénin, sur la même période, le nombre d’établissements est resté statique, égale à 15 en 2019, après la fusion de la BOA Bénin et de la Banque de l’Habitat du Bénin.
En 2019, les 148 établissements de la zone ont octroyé 22 923 984 millions FCFA, soit 82,4% de l’ensemble des dépôts collectés, contre un taux de transformation moyen de 82,8% entre 2017 et 2019. Les crédits à long terme consentis représentent un poids moyen de 4,45% sur cette période, alors que les crédits de court terme avoisinent 53,6% en moyenne. Le taux net de dégradation de portefeuille en baisse, s’est fixé à 4,60% en 2019, soit un repli de 80 points de base par rapport à l’année 2017.
Source : construction AJEB à partir des données de la Commission bancaire de l’UMOA
Au Bénin, le taux net de dégradation de portefeuille, largement supérieur à la moyenne de l’UMOA est de 8,90% en 2019, contre 6,80% en 2017. En 2019, les 15 établissements de crédit en activité au Bénin, ont accordé à l’économie 1 824 723 millions FCFA de crédit en progression de 19,3% sur la période en revue, pour un taux de transformation bancaire de 72,7%.
Les crédits à long terme en repli en 2019, font 3,7% du total octroyé par les banques du Bénin. Dans le même temps les crédits à court terme et les crédits à moyen terme présentent respectivement une proportion de 34,2% et 53,1%.
Soulignons que les dépôts à vue font en moyenne 53,5% du total des dépôts collectés par les établissements de crédit de l’UMOA entre 2017 et 2019. Au Bénin, ce taux se situe à 45%. Notons, par ailleurs, que cette revue sur le financement de l’économie n’intègre pas la contribution des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD).
Source : construction AJEB à partir des données de la Commission bancaire de l’UMOA
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La pandémie de la Covid-19 n’a peut-être pas fini de révéler ses impacts sur l’économie et le niveau de vie des populations. Pour l’heure, parmi les effets négatifs directs de cette calamité que l’on peut identifier, il y a ceux qui touchent le marché de l’emploi et particulièrement l’emploi des jeunes. Nous reprenons ici quelques principales conclusions d’une enquête internationale de l’organisation internationale du travail-OIT (2020) traitant des impacts de la Covid-19 sur l’emploi des jeunes.
Les perspectives d’emploi étaient avant la crise, déjà assez difficiles pour les jeunes. Selon l’OIT (2020), les jeunes de 15 à 24 ans affichaient trois fois plus de chances de se retrouver au chômage que ceux d’au moins 25 ans. Avec l’arrivée de la crise, on estime à 17,4% la proportion de jeunes entre 18 et 29 ans qui ont cessé de travailler.
Les conséquences de la crise sur le marché du travail des jeunes s’étendent aussi aux heures de travail, aux revenus et à la productivité. Le temps de travail des jeunes travailleurs s’est réduit de 23% durant la crise. La baisse du temps de travail a aussi entrainé avec elle, la baisse des revenus. L’aggravation de la situation des jeunes est plus probante dans le secteur privé que dans le secteur public. En effet, la baisse des revenus touche 64% des jeunes du privé, et seulement 23% dans le public. Par ailleurs, la baisse de la productivité liée au travail depuis le début de la crise concerne 61% des jeunes.
Eu égard à tout cela, nous préconisons une attention particulière pour l’emploi en général, et spécifiquement celui des jeunes, afin de contenir les conséquences sur cette frange assez vulnérable de la population.
Tableau : Perspectives d'emploi des jeunes
Source : OIT, 2020
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