Le monde essuie, depuis bientôt trois ans, crise sur crise et l’Afrique en paie lourdement les frais. Malgré un faible taux d’incidence de la pandémie sur le continent en 2020, la croissance économique a chuté de 4.8% (de 3.1% en 2019 à -1.7% en 2020) avec une inflation s’établissant à 10.2%. Environ 62% des pays du continent ont enregistré une croissance négative en 2020.
Le conflit géopolitique entre l’Ukraine et la Russie constitue une source supplémentaire de déséquilibre macroéconomique pour les économies africaines déjà fragilisées par la crise précédente. Le conflit entraîne d’importantes conséquences sur le continent, notamment la sécurité alimentaire.
Après une reprise de l’activité économique évaluée à 4.5% en 2021, le Fonds Monétaire Internationale anticipe un ralentissement à 3.8% en 2022. Ces projections pourraient être révisées à la baisse si le contexte international se détériore ou avec la persistance du conflit en Europe orientale. Selon les projections du FMI pour l’année 2022, l’inflation s’établirait à 12.2% en 2022.
Quelles sont les perspectives pour le continent africain ?
RESILIENCE !
La résilience économique traduit la capacité d’une économie à atténuer les chocs négatifs, maintenir la production et la croissance. La résilience économique requiert une amélioration du cadre macroéconomique des pays et la constitution de « buffers ».
Les différentes crises qui affectent les économies africaines révèlent, à nouveau, la forte dépendance alimentaire, énergétique de l’Afrique. La hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires pèse lourdement sur les économies africaines, plus particulièrement sur le niveau de vie de la population notamment dans les pays importateurs net. Cela souligne la nécessite d’améliorer la productivité du secteur agricole sur le contient et d’encourager les producteurs locaux via divers des mécanismes de formation professionnelle aux techniques agricoles.
Aussi, ces crises, notamment la hausse générale des prix démontre l’importance et la nécessité de la diversification des partenaire internationaux et l’urgence du développement de la zone de libre-échange mais aussi du commerce intrarégional en Afrique.
Par ailleurs, ces perturbations macroéconomiques montrent également l’importance des politiques budgétaires contracycliques et d’une bonne coordination avec la banque centrale afin d’apporter des réponses à la hauteur de l’ampleur des chocs exogènes qui affectent les pays. En effet, le comportement procyclique des politiques budgétaires est bien connu dans les pays en développement notamment les pays africains. La contracyclicité de la politique budgétaire permet d’assurer aux pays des réserves de sécurités pour soutenir l’économie domestique en période de mauvaise conjoncture. Cela assure aux pays une crédibilité sur les marchés financiers et renvoie un signal de confiance aux investisseurs étrangers.
Néanmoins, pour permettre la mise en place des politiques budgétaires contracycliques, les économies africaines doivent en premier lieu améliorer et élargir/diversifier leurs sources de revenus domestiques. Cela nécessite d’élargir la base fiscale mais aussi de mieux cibles les dépenses publiques.
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Le compte courant retrace l’évolution des flux (entrant et sortant). Le solde du compte courant montre le solde net des importations et des exportations : Exportations – Importations.
Il indique la santé du pays, principalement si le pays est excédentaire ou déficitaire vis-à-vis du reste du monde. Le signe (positif==excédent ou négatif==déficit) du solde de la balance courante est une information importante.
Le déficit du compte courant indique que le pays importe plus qu’il exporte. Il révèle également une forte accumulation d’investissement d’agents non-résidents. En effet, un déficit de la balance courante indique que les investissements étrangers sont supérieurs à l’épargne domestique (I>S).
En général, le niveau de déficit courant jugé soutenable est évalué à 5% du PIB.
La plupart des pays africains ont un compte courant négatif, avec un déficit supérieur à 10% du PIB dans 10 pays (Mozambique, Sao Tome & Principles, Libéria, Sierra Leone, Malawi, Seychelles, Niger, Burundi, Guinée et le Rwanda). Toutefois, le Nigeria, le Botswana, l’Angola, l’Eswatini et le Gabon enregistrent des soldes positifs. (Figure 1)
Figure 1. Déficit commercial (% PIB), 2011-2021
L’inflation galopante, alimentée par la crise du COVID-19 et le conflit en Ukraine constituent un risque supplémentaire pour les pays du monde, particulièrement les pays Africains. L'augmentation des prix à l'importation déprime le compte courant, notamment dans les pays importateurs nets.
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En pleine pandémie, les produits alimentaires importés pour la consommation des ménages béninois ont atteint le plancher (en volume).
Pendant ce temps, les exportations (en volume) des produits alimentaires domestiques atteignaient des plafonds historiques, allant à deux fois plus les performances passées.
La demande toujours plus croissante des ménages (en raison de l'incertitude sur l'approvisionnement des produits) se heurte à une offre réduite du fait de la rupture des chaînes d'approvisionnement et des capacités limitées d'augmentation de la production domestique.
Sur le marché domestique, il s'est ensuivi d'importantes perturbations avec des ajustements de prix à la clé.
Source : CJEA
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Le Bénin est un importateur net des produits manufacturés de consommation. En ce sens, le pays ne fait pas l’exception sur le continent africain où les importations de produits manufacturés excèdent 50% du total des importations.
Au 1er trimestre 2019, avant la pandémie de covid-19, le Bénin a importé à peu près 1.619.534 tonnes de produits.
1 an plus tard, au 1er trimestre 2020, dans le sillage de la pandémie de covid-19, ces importations ont baissé à environ 1.009.387 de tonnes de produits et marchandises, soit une baisse de 610.147 tonnes en un an ; et une baisse de 297.180 tonnes par rapport à la moyenne sur la période 2018 (T1) - 2021 (T3).
Les exportations du pays ont connu deux pics à 530.314 tonnes au 1er trimestre 2020 et 526.954 tonnes au 1er trimestre 2021.
Une conséquence de ces évolutions est la perturbation de l’offre et de la demande sur le marché national, qui se manifeste par des ajustements (à la hausse) des prix, laquelle est observée depuis plusieurs mois..
Source : Instad (Bénin)/CJEA
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Le marché des titres publics par adjudication de l’UMOA est un marché sur lequel les huit (08) Etats membres de cette zone émettent des titres de créance pour mobiliser des ressources financières destinées à financer leur budget.
Dans cette étude, nous passons en revue l’évolution des taux de rendement sur ce marché de 2018 au premier semestre 2021 (S1 2021).
Evolution de la moyenne des Taux Moyens Pondérés (TMP*) dans l’UMOA |
||||
Année Maturité |
2018 |
2019 |
2020 |
S1 2021 |
6 mois |
6,12% |
5,50% |
4,32% |
3,04% |
1 an |
6,20% |
5,31% |
4,69% |
4,16% |
3 ans |
7,57% |
6,45% |
6,22% |
5,61% |
5 ans |
7,30% |
6,77% |
6,34% |
5,93% |
7 ans |
6,25% |
6,35% |
6,48% |
6,12% |
10 ans |
- |
- |
6,50% |
6,23% |
Evolution de la moyenne des Taux de Couverture (TC**) dans l’UMOA |
||||
Année Maturité |
2018 |
2019 |
2020 |
S1 2021 |
6 mois |
120,04% |
136,50% |
168,63% |
157,44% |
1 an |
123,96% |
225,64% |
180,13% |
210,85% |
3 ans |
83,80% |
179,12% |
140,64% |
133,13% |
5 ans |
36,74% |
165,43% |
111,43% |
131,20% |
7 ans |
93,00% |
79,06% |
116,27% |
142,73% |
10 ans |
- |
- |
28,00% |
111,21% |
Evolution du nombre d'émissions dans l’UMOA |
||||
Année Maturité |
2018 |
2019 |
2020 |
S1 2021 |
6 mois |
10 |
9 |
14 |
16 |
1 an |
45 |
37 |
35 |
13 |
3 ans |
42 |
37 |
62 |
28 |
5 ans |
16 |
23 |
47 |
25 |
7 ans |
1 |
5 |
20 |
18 |
10 ans |
- |
- |
3 |
5 |
Total |
114 |
111 |
181 |
105 |
Sources : compilation à partir des résultats des adjudications
*Taux Moyen Pondéré (TMP): correspond au taux de rentabilité actuariel obtenu en gardant l’obligation jusqu’à l’échéance.
où
est le taux d'intérêt de la soumission
;
la valeur totale des soumissions et
le nombre total des soumissions.
**Taux de couverture (TC) : taux de couverture du montant mis en adjudication par les soumissions.
Nous assistons depuis 2020 à une révolution et à une normalisation du marché des titres publics par adjudication de l’UMOA. En effet, ce marché enregistre depuis 2019 une baisse continue des taux de rendement qui s’accentue de plus en plus ces derniers mois, avec à la clé des taux de rendement les plus bas de l’histoire du marché.
Sur la maturité 1 an, la moyenne des taux de rendement moyens pondérés de l’UEMOA est passée par exemple de 6,20% en 2018 à 4,16% au premier semestre 2021. Pour la maturité de 5 ans et sur la même période le rendement est passé de 7,30% à 5,93%.
Si sur la maturité de 7 ans, le rendement est allé crescendo entre 2018 et 2020, cela pourrait s’expliquer par le fait que cette maturité est restée jusqu’en 2020 la maturité la plus longue. Mais en 2021 le rendement sur la maturité de 7 ans a chuté passant de 6,48% en 2020 à 6,12% au S1 2021.
Par ailleurs, les émissions de maturité plus longues sont plus régulières et les rendements des titres même étant en chute, évoluent désormais en fonction de leur maturité.
Alors que les maturités plus longues disponibles sur le marché en 2019 étaient celles de 5 ans (les titres de 7 ans étant rares : 05 émissions au total), depuis 2020 les émissions de maturité 7 ans se sont multipliées pour s’étendre à 7 des 8 pays membres de l’UMOA. De plus, les titres de 10 ans sont désormais émis depuis 2020 (3 émissions) et deviennent plus réguliers au S1 2021.
De même, alors que les émissions de maturité inférieure étaient souvent plus rémunérées plus que celles de maturité supérieure, depuis 2020, cette tendance se normalise. Ainsi en 2020 et au S1 2021, les rendements sont fonction croissante des maturités.
Si cette tendance de fléchissement continu des taux sur le marché peut s’expliquer par la forte demande des titres, comme en témoignent les taux de couverture des soumissions, l’amélioration des taux de couverture même pour les maturités de plus longues serait soutenue par certains facteurs.
La baisse des taux sur le marché est un avantage pour les Etats émetteurs qui demandent à mobiliser des ressources plus longues à des coûts compétitifs. Les Etats avec l’aide de l’Agence UMOA Titres travaillent donc pour cette fin. En effet, les Etats de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Bénin sollicitent déjà depuis quelques années le marché international de la dette sur des maturités très longues (plus de 20 ans) à des taux d’intérêts plus faibles que ce qu’offre le marché régional, et avec des volumes plus importants.
Ce recours au marché international ne favorise pas la promotion du marché régional, en ce sens que la mobilisation de volume de dette important à l’international limite le recours à d’autres emprunts pour le respect du taux d’endettement. Le repli des taux sur notre marché et la possibilité plus accrue de mobiliser des ressources longues avec des volumes importants favoriseraient le développement du marché régional.
Certaines mesures prises par la BCEAO depuis 2020 contribuent aussi à la baisse des taux. Avec l’avènement de la Covid 19, le besoin de financement des Etats s’est accru pour faire face aux conséquences de la pandémie. Ainsi, des instruments comme les Bons Covid 19 et les Bons et Obligations de relances ont été structurés, avec la volonté de la BCEAO d’appuyer les Etats à mobiliser des ressources à faible coût. Ainsi un guichet spécial de refinancement à 3 mois a été mise en place pour permettre aux banques de refinancer les Bons. Soulignons que les banques de l’UEMOA interviennent sur le marché pour leur propre compte et financent à plus de 90% les émissions sur le marché. Un autre guichet spécial de refinancement dénommé « guichet de relance » pour les Obligations de relance a été mise en place, pour le refinancement des Obligations pour une durée minimum de 6 mois.
Ce repli continu des taux sur le marché des titres peut avoir comme conséquence le retrait des investisseurs particuliers ou des personnes morales autres que les banques. Ces investisseurs sont, en effet, à l’affût de meilleurs rendements et privilégient des émissions de courte maturité. Cependant, la réduction subséquente des taux d’intérêt des produits d’épargnes classiques pourrait freiner le retrait de ces investisseurs.
Dans tous les cas, les investissements des particuliers sur le marché des titres publics demeurent faibles.
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Les places africaines peinent à accompagner le développement du continent. Cette situation est due à plusieurs facteurs notamment le timide intérêt du secteur privé, l’absence de privatisations, la concurrence des grandes bourses mondiales.
Pourtant, la quasi-totalité des politiques économiques adoptées par les pays émergents ou en développement pour accélérer leur croissance privilégie l’amélioration de la mobilisation des ressources à long terme, que l’on trouve généralement sur les marchés de capitaux.
En fin 2019, le continent africain comptait 32 Bourses, avec environ 2 000 sociétés cotées, contre 5 899 en Chine, pour une capitalisation boursière de 1 400 milliards de dollars, soit 60 % du PIB du continent, contre 82,89 % pour la Chine. Outre ces données, des différences profondes existent entre les places. Les transactions quotidiennes à la première Bourse du continent, Johannesburg – dont la capitalisation dépasse 1 000 milliards de dollars –, atteignent 13,8 milliards de dollars, soit à peu près autant que la capitalisation totale de la Bourse de Maurice, à Port-Louis (14,9 milliards). Tous ces indicateurs reflètent bien l’insuffisante contribution des places africaines au développement du continent en raison de leur faible utilisation. De plus, malgré les multiples avantages de l’introduction en Bourse (plus-value de cession, arrêt des subventions, amélioration des recettes fiscales, actionnariat populaire, etc), elle n’est pas privilégiée par les entreprises privées du continent lorsqu’elles cherchent à lever des capitaux à long terme, à l’exception de quelques rares grandes entreprises du secteur financier ou des télécommunications (Ecobank, MTN, BMCE Bank of Africa, Vodacom, Safaricom…).
Par ailleurs, on entend aussi dire que les Bourses du continent ne sont ni liquides ni profondes. Elles n’attireraient donc pas les entreprises africaines, qui leur préféreraient Londres ou New York. Mais la liquidité et la profondeur d’un marché de capitaux ne se décrètent pas. Elles se créent à l’intérieur d’un cercle vertueux : admission de nouvelles sociétés à la cote, information financière et éducation des investisseurs, liquidité, attraction de nouveaux investisseurs, profondeur du marché, admission de nouvelles sociétés à la cote. L’Afrique, forte de son potentiel d’investisseurs personnes morales et du développement de sa classe moyenne, nouvelle catégorie d’investisseurs personnes physiques, qu’il faudrait informer et éduquer financièrement, peut réussir à mettre en place ce mécanisme. Le développement du continent passe donc par l’intégration de ses systèmes bancaires et marchés de capitaux et la mobilisation des ressources à long terme, nécessaires pour le financement des infrastructures et de l’industrialisation.
Source : Jeune Afrique, 2019
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Dans toutes les économies, la production peut être divisée en deux : ce qui est vendu sur le marché et ce qui est affecté par l'Etat. La partie de la production qui est vendue sur le marché est désignée comme la production marchande et celle qui est l'objet d'une affectation d'Etat, représente la production non marchande. Le secteur non marchand intègre les services publics (administrations publiques) qui sont évalués sur la base de leur coût soit, essentiellement, les salaires versés. L'économie marchande, quant à elle, intègre les biens et services marchands. La distinction secteur marchand et secteur non marchand conduit donc à dissocier le PIB marchand du PIB non marchand.
Au Bénin, le secteur non marchand croit beaucoup plus vite que le secteur marchand. Dit autrement, la valeur ajoutée non-marchande évolue à un rythme supérieur à celui de la valeur ajoutée marchande. (Figure 1)
Figure 1: Evolution du PIB marchand vs PIB non marchand au Bénin. Année 2008 = 100. Données BCEAO
Il existe également une autre façon de voir le phénomène mis en relief. De 2000 à 2005, le poids de l’Etat rapporté au secteur privé a baissé. Depuis 2005, la croissance de l’économie béninoise est portée par la croissance du secteur public (figure2). Sans discuter l'efficience des dépenses publiques, il convient de rappeler que les ressources financières du secteur non marchand proviennent directement (via les taxes) ou indirectement (via la dette qui n’est que des futurs taxes) du secteur marchand. Donc, si le secteur non marchand croit plus vite que le secteur marchand, il y a faillite à l’horizon.
Figure 2 : Ratio du PIB non marchand vs PIB marchand au Bénin. Année 2008 = 100. Données BCEAO
Cette dérive du Bénin vers un mode de production non marchand pose des problèmes de financement et augmente l’encours de la dette publique. En effet, au Bénin, la croissance structurelle (croissance du PIB par habitant) évolue quasiment de la même façon que l’encours de la dette publique (figure 3). Ce qui conduit à la remarque suivante : dans le cas du Bénin, il ne faut pas confondre croissance du PIB et croissance de la valeur ajoutée marchande.
Figure 3: Evolution de l’encours de la dette publique vs croissance du pib par tête au Bénin. Données BCEAO, Banque mondiale
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La spéculation boursière est une pratique qui consiste à réaliser une série d’achats et de ventes de valeurs ou titres financiers dans le but de réaliser rapidement des plus-values. Spéculer revient donc à parier sur la hausse ou la baisse de valeurs ou titres sans avoir à les acheter concrètement.
Un célèbre dicton ne dit-il pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres ? Dans cette optique, de célèbres fonds d’investissement américains ayant constaté que la société de jeux vidéo GameStop cotée à la bourse de New-York était en crise, ils ont tenté de gagner de l’argent en pariant contre celle-ci. Ils ont décidé de faire ce qu’on appelle du « short selling » en empruntant massivement des actions qu’ils ne possédaient pas dans un premier temps ; les vendre au prix fort dans un deuxième temps ; puis attendre que le cours baisse pour les racheter dans un dernier temps au rabais et les rendre aux entités auxquelles ils avaient emprunté. Leur position a été confortée mi-janvier par les analystes de Wall Street qui estimaient par leurs modèles que le prix de l’action GameStop connaitra une baisse.
Mais c’est sans compter sur une communauté de traders amateurs rassemblés sur un forum dénommé WallStreetBets qui ont déjoué tous les modèles en estimant qu’il était possible de s’enrichir en pariant plutôt sur une hausse du cours de l’action de GameStop. Ils avaient aussi trouvé l’occasion de piéger les grands acteurs institutionnels de Wall Street en se coordonnant pour acheter massivement des actions de l’entreprise GameStop et faire augmenter la valeur de celle-ci. Succès total !
Les cours de l’action de la société GameStop sont devenus très volatiles. Les cours ont connu une augmentation de 168% entre le 19 février et le 25 février 2021. Les cours ont ensuite continué à augmenter atteignant 264,48 $ le 12 mars 2021. Conséquence, pendant que les fonds d’investissement ont perdu des millions de dollars, les traders amateurs en ont gagné mettant à mal le système. Le hedge fund Melvin Capital, un important fonds d’investissement américain,
a été l’un des plus grand perdant puisqu’il avait parié sur une baisse du cours de GameStop. Il a été contraint d’accepter d’énormes pertes en rachetant toutes les actions GameStop vendues
à découvert auparavant. Selon le Financial Times, on estime à environ 3,75 milliards de dollars les pertes connues de Melvin Capital par exemple.
Cette situation a poussé le gendarme boursier américain, la SEC, à renforcer la surveillance liée
à la valorisation du cours des actions GameStop au niveau de tous les acteurs dans la mesure où certaines stratégies ne sont pas autorisées en bourse et nul n’a le droit de mentir ou répandre de fausses informations dans le but de faire monter ou baisser le cours d’une action et manipuler le marché en sa faveur.
De tout ce qui précède, il ressort que la spéculation prend une part active dans l’accélération des hausses ou baisses de la valeur des actifs sur les marchés. Elle peut se relever déstabilisante des marchés financiers compte tenu des stratégies des spéculateurs et de l’horizon temporel qui est limité, c’est-à-dire le court terme. Un investissement en action devrait s’envisager sur le long terme au-delà des plus-values rapides espérées, comme le soutient George David : « si on investit pas sur le long terme, il n’y a pas de court terme ».
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Par définition, le trading regroupe l’ensemble des opérations d’achat et de vente effectuées sur les marchés financiers. Il s’organise de deux manières selon la position des opérateurs (traders) qui s’y engagent. D’une part, on parlera du trading traditionnel lorsque les traders émettent directement les opérations depuis la salle du marché financier et d’autre part, on parlera du trading en ligne lorsque ce dernier met plutôt en jeu des traders indépendants qui émettent via l’internet. Qui peut faire du trading ?
Si traditionnellement, cette activité s’exerçait uniquement dans le local du marché boursier, le développement de l’Internet avec des coûts d’accessibilité de plus en plus réduits, constitue un véritable atout pour n’importe quel opérateur permettant d’exercer en tant que trader en ligne. Cependant, il faudra avant tout disposer d’une très bonne connexion internet et être permanemment connecté pour suivre instantanément l’évolution des valeurs des produits financiers afin d’en tirer des avantages.
En termes d’avantages, le trading permet aux traders de spéculer à court terme en profitant surtout de la mobilité des produits financiers échangés (actions, obligations,..) sur le marché. Cependant, cette activité est risquée notamment en raison de la volatilité du marché et surtout du degré élevé d’escroqueries qui s’explique entre autres par la multiplication en ligne des plateformes de trading avec des publicités mensongères mais très attractives à priori. Par exemple en Afrique, certaines structures comme GLOBAL INVESTMENT TRADIND, GLOBAL TRADE CORPORATION, HIGH LIFE et CHY MALL ont été sommées par le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) à Abidjan de suspendre leurs activités lors de son communiqué du 18 Mars 20211. Ces structures étant spécialisées entre autres dans le trading de crypto monnaies, proposent des taux d’intérêts très attractifs mais hautement risqués mettant parfois le public en danger. Que doit faire à présent le public face aux risques liés au trading ?
Le rapport de Forex Brokers SA (South Africa), publié en Décembre 20192 indique que la SEC (Securities & Exchange Commissions) invitait les investisseurs lors de son communiqué publié en 2018, à faire preuve de discernement pour ne pas tomber sous le coup de l’escroquerie observée dans le trading en ligne qui est beaucoup plus en progression en Afrique actuellement.
En effet, les données présentées dans le rapport indiquent que cette activité est en pleine expansion en Afrique depuis 2019 notamment en Afrique du Sud et au Nigéria qui occupent les premiers rangs. On estime le nombre de traders à 1,3 millions en Afrique dont près de 190.000 et 200.000 pour l’Afrique du Sud et le Nigéria respectivement.
Pour finir, le trading est certes, en progression en Afrique, mais cette progression doit vraiment s’accompagner d’une éducation financière pour les débutants d’une part et d’une réglementation du système d’échange par les autorités d’autre part. Des centres de formations professionnelles se multiplient déjà en Afrique (par exemple, le Centre Béninois de Trading, CBT) sans oublier les grandes écoles de négoce qui intègrent le trading comme filière. Dans ces centres de formations, les investisseurs comme les traders pourraient ainsi acquérir des compétences et des outils d’analyse leur permettant d’avoir une rentabilité sur le marché financier tout en ayant la maîtrise des risques.
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L’économie de la République du Congo essentiellement basée sur ses recettes pétrolières, subit une crise des plus difficiles depuis la chute du cours du pétrole en 2014. Entre 2013 et 2017, le cours mondial du pétrole a diminué en moyenne tous les ans de 15,5%1, soit une baisse de 49% sur toute la période Cela a entraîné une baisse du rythme de croissance de l’activité économique, à -10% en 2016.
Figure 1: Cours du pétrole et taux de croissance du PIB (% annuel)
Source: CJEA, FMI, Banque Mondiale.
Avec l’existence d’une dette publique totale représentant 117,5% de son PIB en 2017, cette situation complexe a mené la République du Congo et le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) à un accord de prêt d’un montant de 448,6 millions de dollars, le 17 juillet 2019. Cet accord au titre d'une facilité élargie de crédit est un programme du FMI qui donne la priorité à des réformes structurelles et cible la gouvernance à des fins d'une meilleure diversification économique et une croissance inclusive. Il opère également pour un rééquilibrage budgétaire et un objectif de restructuration de la dette. Enfin, le programme vise un renforcement du capital humain au travers de la protection des populations vulnérables.
À l’issue du décaissement de la première tranche (44,9 millions de dollars), le communiqué de presse du FMI de janvier 2020 a posé le paysage économique congolais en relatant, une croissance globale révisée à la baisse à 2,2% en 2019, due à l’expansion moins forte que prévu de la production pétrolière. À partir de 2020, la production pétrolière poursuivrait ce déclin à mesure que les champs pétrolifères atteindront leur maturité2. Cependant, d’ici 20243, la croissance hors pétrole devrait augmenter en moyenne tous les ans de 14% mais cette tendance dépendra principalement des résultats de l’agriculture et du transport.
Figure 2: Croissance hors pétrole projetée (en %), 2021-2024
Source : CJEA, FMI.
La dette publique extérieure du pays a significativement augmenté depuis 2010. On note une accumulation importante d’arriérés commerciaux extérieurs, notamment envers les négociants4 du pétrole (18,1% du PIB). De surcroît, la dette publique intérieure a également augmenté passant de 15% du PIB en 2014 à 25,5% en septembre 2019. La Chine apporte l’essentiel du financement extérieur et la dette extérieure du Congo envers la Chine représentait en septembre 2019 : 2 213 millions de dollars, soit 20,4% du PIB de la République du Congo. Bien que les deux pays aient conclu un accord de restructuration de la dette congolaise (envers la Chine)5, la dette publique extérieure totale reste intenable. En effet, le ratio valeur actualisée de la dette publique extérieure rapportée au PIB se situe à 46% en 2021, soit au-dessus du seuil de viabilité de 30%.6
Les résultats à fin juin au terme des évaluations du programme par le FMI7 sont considérés comme mitigés. Les deux objectifs budgétaires quantitatifs ont été atteints. Il s’agit du plancher pour le solde primaire de base hors pétrole et du plafond pour le financement intérieur net de l’Etat. Les critères de réalisation fixant un plafond de zéro pour les financements non concessionnels, et les nouvelles dettes extérieures garanties par les recettes futures des ressources naturelles ont également été respectés. On note toutefois, une accumulation de nouveaux arriérés extérieurs d’environ 20 millions de dollars, par conséquent le non-respect du critère de réalisation continu des arriérés extérieurs. De plus, les trois objectifs indicatifs liés aux recettes non pétrolières, aux dépenses en faveur de la lutte contre la pauvreté, et aux décaissements de prêts extérieurs pour des projets d’investissement n’ont eux-aussi pas été atteints.
Finalement, le décaissement de la première tranche du programme de juillet 2019 fut le seul.
Aujourd’hui touchée par la pandémie de la Covid-19, la Caisse nationale de sécurité sociale a bénéficié d’un prêt du FMI de 200 milliards de FCFA pour assurer le règlement des pensions de retraites du secteur privé et parapublic. Rappelons que, les arriérés de paiement sur les retraites et les prestations sociales représentent 3,4% du PIB en 2019 (FMI).
Eu égard aux, arriérés de dettes, déficit structurel du budget, et évaluations du FMI concernant les dépenses sociales jugées insuffisantes et dans un contexte de pandémie mondiale, la République du Congo réussira-t-elle une gestion efficiente du dernier prêt du FMI au service de sa population ?
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Face à la récession mondiale due à la pandémie de la COVID-19, plusieurs pays du monde ont mis en place un plan de relance économique qui puisse juguler les effets de la crise et les mettre dans une situation proche de celle qui prévalait avant la pandémie. Les estimations du Fonds Monétaire International (FMI, 2021) montrent que le soutien budgétaire au niveau mondial s’élevait en 2020 à environ 14 milliards de dollars. Malgré les difficultés de financement, les pays africains ne sont pas en marge de ces plans en devenant ainsi « keynésiens ». La politique budgétaire expansionniste est utilisée pour soutenir la demande globale et pour atteindre les objectifs de développement. Selon les dernières prévisions du FMI publiées en janvier 2021, ces mesures de soutien supplémentaires dans ces pays, combinées à l’approbation récente de plusieurs vaccins ont permis de réviser les prévisions de la croissance économique mondiale pour l’année 2021 à la hausse de 0,3 point par rapport aux prévisions précédentes. Bien que selon Blanchard et al. (2010), la crise de 2008 a réaffirmé l’intérêt de la politique budgétaire comme un instrument contracyclique, les économies africaines devraient-elles s’attendre automatiquement à un retour de leurs économies à leur niveau d’avant la crise en augmentant les dépenses publiques ?
Théoriquement, plusieurs économistes ont expliqué la relation entre les dépenses publiques et la croissance en insistant sur ses composantes. Par exemple, Keynes (1936) considère les dépenses publiques comme un facteur exogène qui peut être utilisé comme instrument de politique pour favoriser la croissance économique. En ce sens, il considère qu’une augmentation de la consommation est susceptible de conduire à une hausse du niveau de l’emploi et de l’investissement privé par des effets multiplicateurs sur la demande globale. Wagner (1892) quant à lui a montré que l’élasticité des dépenses publiques par rapport au produit intérieur brut (PIB) est supérieure à l’unité. Selon la théorie du « Big Push » présentée par Paul Rosenstein-Rodan (1943), un programme d’investissement global peut être utile pour soutenir la croissance économique. La théorie de la croissance endogène soutient aussi que les politiques budgétaires peuvent être utilisées pour améliorer l’allocation efficace des ressources en corrigeant les défaillances du marché surtout en période de crise. Cependant, pour les économistes de l’école « classique », l’efficacité de la politique budgétaire n’est pas toujours garantie.
De façon empirique, de nombreuses études également ont été menées afin d’analyser la relation entre les dépenses publiques et la croissance. Dans la littérature existante, certaines études se concentrent sur un pays spécifique, tandis que d’autres sont appliquées à un ensemble de pays sous forme de panel. Ces études ont cherché à analyser le sens, la nature et la significativité de l’impact de l’une des variables sur l’autre.
En Afrique, Keho (2015) a étudié la causalité entre les dépenses publiques en pourcentage du PIB et le PIB réel par habitant sur un panel de neuf pays. Les résultats indiquent que la loi de Wagner est valable pour le Cameroun à moyen terme, pour le Ghana à court, moyen et long terme et pour le Nigéria à long terme. Le point de vue keynésien est soutenu pour le Gabon et le Sénégal à court, moyen et long terme et pour l’Afrique du Sud à moyen et à court termes. Pour le Sénégal, ce résultat va dans le même sens que celui de Nubukpo (2007) à long terme mais le contredit à court terme. Par conséquent, ces trois pays peuvent utiliser les dépenses publiques pour stimuler leur économie, comme le prétend le paradigme keynésien.
Dans l’UEMOA, Tenou (1999) montre qu’une politique budgétaire expansionniste réduit la croissance du PIB par habitant dans les pays de l’Union. De même, Nubukpo (2007) montre qu’en dehors du Sénégal et du Togo pour le long terme, les dépenses publiques totales n’exercent pas un effet positif sur la croissance des économies de l’UEMOA. Ce résultat corrobore celui de Ojo et Oshikoya (1995). Toutefois, Nubukpo (2007) conclut que les dépenses publiques peuvent favoriser la croissance des économies de l’UEMOA lorsqu’elles sont destinées aux investissements, mais sont également susceptibles de la freiner quand elles privilégient la consommation.
Tous ces résultats obtenus sont souvent contradictoires, variant d’un pays à l’autre et allant de la « causalité bidirectionnelle » à la « non-causalité » entre les deux variables. Toutes ces théories et résultats empiriques n’ont pas tranché unilatéralement sur le fait que les relances budgétaires seraient l'outil le plus efficace pour faire repartir l'économie à son niveau d’avant la crise. Mais il en ressort que la relance annoncée pourrait créer des richesses supplémentaires si l’accent est mis sur les investissements productifs. La théorie keynésienne, celle du « Big Push » et certains résultats empiriques obtenus sur quelques pays du continent africain restent optimistes sur le fait que les plans de relance budgétaire seraient les clefs pour favoriser le rebond de l'activité économique.
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Force est de noter les efforts du moins structurels, dont le renforcement numérique, entrepris par l'administration béninoise. Mais la question de fond est de savoir si la révolution numérique permet de résorber le mal de la corruption et plus l'élargissement de la mauvaise gouvernance au sein de nos États.
Le phénomène de la corruption est bien connu dans nos pays (du moins lettré au village au cadre bien nanti dans l'administration). Mais au-delà de la corruption, nos pays souffrent de bien de maux qui ralentissent leur développement. L'indice «efficacité gouvernementale» proposé par la banque mondiale, évalue la perception de la qualité des services publics, de la qualité de la fonction publique et de son degré d'indépendance vis-à-vis des pressions politiques, de la qualité de la formulation et la mise en œuvre des politiques, et de la crédibilité de l'engagement du gouvernement envers ces politiques. Cet indice pour les pays de l'UEMOA, s'est maintenu en dessous de 0. Cela traduit une assez faible gouvernance dans ces pays.
En effet, dans la majorité de nos pays, les populations n'ont pas accès aux services, ou les services sont réservés à une partie de la population qui peut payer .
Graphique 1 : Evolution de l'indicateur de gouvernance «efficacité gouvernementale» dans les pays de l'UEMOA
Source: CJEA à partir des données WDI / BM
La révolution numérique, en supprimant les intermédiaires, la limite les fuites, la corruption. Cependant, il demeure primordial, de renforcer la qualité de nos institutions, pour une gestion efficace des revenus et la réduction des inégalités. Face à la crise de la COVID-19, où le mot d'ordre pour tous les pays est «Quoi qu'il en coûte», de vastes plans de relance sont entrepris. Pour que ces plans soient effectifs, il faut s'assurer que les populations, et surtout les plus pauvres ont un accès équitable aux services.
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Mais que se passe-t-il donc en Turquie ?
On a assisté le lundi 22 mars 2021 à une chute de plus de 9% du cours de la lire turque face à l’euro.
Source : CJEA à partir des données de la BCE
Une annonce du limogeage du Directeur de la Banque Centrale turque Naci Agbal à ce moment, par le président turque Recep Tayyip Erdogan, semble avoir eu un impact sur le cours de la lire turque.
A l’origine de ce limogeage un désaccord sur l’impact des taux d’intérêt sur l’inflation. Selon le président turc, la baisse des taux d’intérêts, stimulerait une forte croissance (financée par des crédits bon marché) et serait à terme bénéfique pour l’inflation.
A l’opposé de cette théorie, le désormais ancien Directeur de la Banque centrale turque Naci Agbal, menait une politique de hausse des taux d’intérêts dans le but de juguler l’inflation croissante dans le pays. Il a ainsi relevé le taux directeur de la Banque centrale de 200 points, deux jours avant l’annonce de son limogeage.
Quelle est donc la théorie sur le lien entre taux d’intérêts et inflation ?
Selon la théorie couramment admise, plus les taux d’intérêts sont faibles, plus les ménages ont une facilité à emprunter, et donc à consommer. Cette hausse du niveau de la consommation entrainerait ainsi une hausse généralisée des prix, l’inflation. On parle d’inflation par la demande. Ainsi par le même mécanisme, une hausse des taux d’intérêts incite les ménages à privilégier l’épargne, baissant ainsi le niveau de la consommation puis l’inflation.
On observe une augmentation de l'indice des prix à la consommation, en mars 2021 :
- par rapport au mois précédent de 1,08%,
- par rapport au mois de décembre de l'année précédente de 3,71%,
- par rapport au même mois de l'année précédente de 16,19% et sur la base des moyennes mobiles de douze mois de 13,18% en mars. C’est l’un des taux d’inflation les plus élevés depuis Juillet 2019.
Reste à voir l’impact des différentes politiques mises en place sur cette inflation.
Pour rappel, la Turquie est l’un des pays de destinations des exportations de caoutchouc (qui représentait 3% des biens exportés par l’union en 2019) de l’UEMOA.
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L'activité économique représente l'ensemble des actions que doivent accomplir des personnes physiques ou morales (appelées agents économiques) afin de satisfaire leurs besoins grâce à la production de biens et de services.
Les agents économiques sont tous en relation les uns avec les autres. Par exemple, les ménages ont des relations avec d'autres agents économiques comme les entreprises, les banques, les administrations, eux-mêmes en relations réciproques. Ces échanges sont matérialisés par des flux qui représentent les mouvements de biens et services (flux réel) et les mouvements de monnaie (flux monétaire) entre les différents agents économiques.
Le circuit économique est une représentation imagée et simplifiée de l'activité économique qui permet de décrire, au moyen des flux, les relations essentielles entre les différents agents. Chaque flux est caractérisé par sa nature et le sens du mouvement, représenté, par convention, au moyen d'une flèche orientée.
Les flux sont, en général, réciproques et à un flux réel, le travail par exemple, correspond, en contrepartie, un flux monétaire, le salaire.
Cependant, certains flux sont unilatéraux et n'ont donc pas de contrepartie. Il peut s'agir, par exemple, d'un flux réel qui n'a pas de contrepartie monétaire, comme le service gratuit d'une administration publique ou le travail d'un bénévole pour une association. A l'inverse, un flux monétaire peut ne pas donner lieu, en retour, à un flux réel ou un flux monétaire : ce sera le cas, par exemple, pour un don effectué par un ménage à la Croix Rouge qui est une administration privée.
Un exemple de circuit économique
Source : www.maxicours.com
Ce schéma intègre les sociétés financières qui sont pour l’essentiel des banques ou des organismes de crédit. Elles financent les agents économiques en leur accordant des crédits (qui donnent lieu à des remboursements comprenant des intérêts) et gèrent aussi l’épargne de ces agents économiques (comptes de dépôt, achat de titres…). Le reste du monde comprend tous les agents économiques (ménages, entreprises ou administrations) étrangers qui ont des relations avec le pays.
Les administrations sont financées par les prélèvements obligatoires (impôts, taxes et cotisations sociales), en contrepartie celles-ci fournissent des services gratuits ou quasi gratuits (non marchands) et elles versent des prestations sociales (revenus distribués comme les allocations chômage, les bourses d’études…) et des subventions aux entreprises (aides financières pour développer l’innovation par exemple).
Cette représentation de l’activité économique reflète donc une vision globale des mécanismes économiques qui permet de comprendre les interdépendances entre les agents économiques. C’est un outil essentiel pour la prévision et l’analyse économique.
Exemple illustratif
Imaginons dans cet exemple que l’État décide d’augmenter le niveau du salaire minimum au Bénin (SMIG), que se passera-t-il ?
Grâce à cette progression du SMIG, les ménages vont augmenter leur consommation ce qui va améliorer les bénéfices des entreprises. Celles-ci pourront donc s’agrandir, produire plus et embaucher de nouveaux salariés. Les ménages vont aussi épargner un peu plus ce qui va augmenter les réserves des sociétés financières qui pourront prêter ensuite plus d’argent (aux entreprises qui investissent par exemple).
Les administrations vont voir leurs recettes progresser, les prélèvements obligatoires seront plus importants du fait de l’augmentation des revenus et de la consommation. L’État pourra donc consacrer ces nouvelles ressources à des dépenses de santé, d’éducation ou redistribuer davantage de revenus aux plus démunis.
Enfin, une partie de ces revenus supplémentaires seront consommés en produits étrangers, ce qui va augmenter les importations.
L’augmentation du SMIG aura donc permis une augmentation de la production, de la consommation et des revenus des agents économiques. Il y aura donc croissance économique. Mais cela risque de dégrader la balance commerciale béninoise du fait de l’augmentation des importations.
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Le simple jeu du marché ne suffit plus à assurer l’équilibre des économies. Pour cette raison, le pouvoir public (Etats, institutions, etc) intervient grâce à la politique économique pour réguler les déséquilibres macroéconomiques. En fonction de l’objectif visé (stabilité des prix, équilibre extérieur, croissance, emploi), il utilise différents instruments (la politique monétaire, la politique budgétaire, la politique des revenus, etc).
La politique monétaire est l’instrument utilisé par le pouvoir public pour assurer la stabilité des prix. Plus généralement, la politique monétaire est <<l’ensemble des moyens mis en œuvre par un État ou une autorité monétaire pour agir sur l’activité économique par la régulation de sa monnaie>>
Pour réussir cette mission, les autorités monétaires utilisent traditionnellemnt le taux d’intérêt qui n’est rien d’autre que le prix dans le temps. Par des mouvements de taux d’intérêt, les autorités monétaires peuvent accéler ou au contraire ralentir le rythme de l’activité économique.
Depuis la crise financière de 2008 et face aux nouveaux enjeux de la dernière décennie, les autorités monétaires (des Banques Centrales, pour la pluspart) ont recours à un nouvel outil dit non-conventionnel. Il s’agit de l’assouplissement quantitatif plus connu sous l’anglicisme «Quantitative Easing (QE)». Les autorités monétaires rachètent massivement des actifs financiers (obligations d’Etat, d’entreprises, etc) aux banques commerciales et leur fournissent de la liquidité en contrepartie. Les banques commerciales disposant ainsi d’importantes ressources financières et en quête de rentabilité financent l’activité économique (les projets d’investissements publics et privés, etc). On dit que les Banques Centrales injectent de la liquidité dans l’économie.
Dans la zone UMOA, le marché monétaire représente le lieu où les institutions financières habilitées échangent des liquidités avec la Banque Centrale ou entre elles. Il est composé des guichets d'intervention de la BCEAO et de l'interbancaire. La BCEAO intervient sur ce marché pour apporter ou reprendre des liquidités dans le but d'encadrer les taux d'intérêt pratiqués sur l'interbancaire. Les interventions de la Banque Centrale portent sur les opérations d'open market, les refinancements sur les guichets permanents et le guichet des avances intra-journalières.
Les appels d'offres ou opérations d'open market constituent le principal moyen d'intervention de la Banque Centrale et sont menés à travers la vente, la prise ou la mise en pension de titres ou d'effets. Ils comprennent les opérations principales d'injection de liquidités de maturité une semaine, de maturités longues comprises entre un (1) et douze (12) mois, les opérations de retrait de liquidités, les opérations ponctuelles de réglage et les opérations de cessions temporaires ou définitives de titres sur le marché interbancaire.
Outre le guichet des appels d'offres, la Banque Centrale a mis en place des guichets permanents (guichet de prêt marginal, guichet spécial de refinancement et guichet des avances intra-journalières) en vue de fournir, à la demande, des liquidités d'appoint aux établissements de crédit éligibles.
Sur le guichet de prêt marginal, la BCEAO offre des possibilités de refinancement sur une maturité comprise entre un (1) et sept (7) jours tandis que sur le guichet spécial de refinancement, les contreparties admissibles peuvent bénéficier des avances sur des maturités allant de trois (3) à douze (12) mois. Pour sa part, le guichet des avances intra-journalières est à la disposition des participants pour leur permettre de faire face aux besoins de trésorerie au cours d'une journée d'échange. Les avances sur ce guichet sont remboursables le même jour et ne portent pas intérêts.
L'accès aux guichets de refinancement de la BCEAO est réservé aux établissements de crédit et aux institutions communautaires prévu à l'article 22 du Traité de l'UMOA, sous réserve du respect du dispositif prudentiel applicable aux banques et établissements financiers ainsi que celui régissant le système des réserves obligatoires. Les refinancements de la BCEAO sont adossés à des effets et titres publics ou privés pris en garantie.
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