L'activité économique représente l'ensemble des actions que doivent accomplir des personnes physiques ou morales (appelées agents économiques) afin de satisfaire leurs besoins grâce à la production de biens et de services.
Les agents économiques sont tous en relation les uns avec les autres. Par exemple, les ménages ont des relations avec d'autres agents économiques comme les entreprises, les banques, les administrations, eux-mêmes en relations réciproques. Ces échanges sont matérialisés par des flux qui représentent les mouvements de biens et services (flux réel) et les mouvements de monnaie (flux monétaire) entre les différents agents économiques.
Le circuit économique est une représentation imagée et simplifiée de l'activité économique qui permet de décrire, au moyen des flux, les relations essentielles entre les différents agents. Chaque flux est caractérisé par sa nature et le sens du mouvement, représenté, par convention, au moyen d'une flèche orientée.
Les flux sont, en général, réciproques et à un flux réel, le travail par exemple, correspond, en contrepartie, un flux monétaire, le salaire.
Cependant, certains flux sont unilatéraux et n'ont donc pas de contrepartie. Il peut s'agir, par exemple, d'un flux réel qui n'a pas de contrepartie monétaire, comme le service gratuit d'une administration publique ou le travail d'un bénévole pour une association. A l'inverse, un flux monétaire peut ne pas donner lieu, en retour, à un flux réel ou un flux monétaire : ce sera le cas, par exemple, pour un don effectué par un ménage à la Croix Rouge qui est une administration privée.
Un exemple de circuit économique
Source : www.maxicours.com
Ce schéma intègre les sociétés financières qui sont pour l’essentiel des banques ou des organismes de crédit. Elles financent les agents économiques en leur accordant des crédits (qui donnent lieu à des remboursements comprenant des intérêts) et gèrent aussi l’épargne de ces agents économiques (comptes de dépôt, achat de titres…). Le reste du monde comprend tous les agents économiques (ménages, entreprises ou administrations) étrangers qui ont des relations avec le pays.
Les administrations sont financées par les prélèvements obligatoires (impôts, taxes et cotisations sociales), en contrepartie celles-ci fournissent des services gratuits ou quasi gratuits (non marchands) et elles versent des prestations sociales (revenus distribués comme les allocations chômage, les bourses d’études…) et des subventions aux entreprises (aides financières pour développer l’innovation par exemple).
Cette représentation de l’activité économique reflète donc une vision globale des mécanismes économiques qui permet de comprendre les interdépendances entre les agents économiques. C’est un outil essentiel pour la prévision et l’analyse économique.
Exemple illustratif
Imaginons dans cet exemple que l’État décide d’augmenter le niveau du salaire minimum au Bénin (SMIG), que se passera-t-il ?
Grâce à cette progression du SMIG, les ménages vont augmenter leur consommation ce qui va améliorer les bénéfices des entreprises. Celles-ci pourront donc s’agrandir, produire plus et embaucher de nouveaux salariés. Les ménages vont aussi épargner un peu plus ce qui va augmenter les réserves des sociétés financières qui pourront prêter ensuite plus d’argent (aux entreprises qui investissent par exemple).
Les administrations vont voir leurs recettes progresser, les prélèvements obligatoires seront plus importants du fait de l’augmentation des revenus et de la consommation. L’État pourra donc consacrer ces nouvelles ressources à des dépenses de santé, d’éducation ou redistribuer davantage de revenus aux plus démunis.
Enfin, une partie de ces revenus supplémentaires seront consommés en produits étrangers, ce qui va augmenter les importations.
L’augmentation du SMIG aura donc permis une augmentation de la production, de la consommation et des revenus des agents économiques. Il y aura donc croissance économique. Mais cela risque de dégrader la balance commerciale béninoise du fait de l’augmentation des importations.
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Le simple jeu du marché ne suffit plus à assurer l’équilibre des économies. Pour cette raison, le pouvoir public (Etats, institutions, etc) intervient grâce à la politique économique pour réguler les déséquilibres macroéconomiques. En fonction de l’objectif visé (stabilité des prix, équilibre extérieur, croissance, emploi), il utilise différents instruments (la politique monétaire, la politique budgétaire, la politique des revenus, etc).
La politique monétaire est l’instrument utilisé par le pouvoir public pour assurer la stabilité des prix. Plus généralement, la politique monétaire est <<l’ensemble des moyens mis en œuvre par un État ou une autorité monétaire pour agir sur l’activité économique par la régulation de sa monnaie>>
Pour réussir cette mission, les autorités monétaires utilisent traditionnellemnt le taux d’intérêt qui n’est rien d’autre que le prix dans le temps. Par des mouvements de taux d’intérêt, les autorités monétaires peuvent accéler ou au contraire ralentir le rythme de l’activité économique.
Depuis la crise financière de 2008 et face aux nouveaux enjeux de la dernière décennie, les autorités monétaires (des Banques Centrales, pour la pluspart) ont recours à un nouvel outil dit non-conventionnel. Il s’agit de l’assouplissement quantitatif plus connu sous l’anglicisme «Quantitative Easing (QE)». Les autorités monétaires rachètent massivement des actifs financiers (obligations d’Etat, d’entreprises, etc) aux banques commerciales et leur fournissent de la liquidité en contrepartie. Les banques commerciales disposant ainsi d’importantes ressources financières et en quête de rentabilité financent l’activité économique (les projets d’investissements publics et privés, etc). On dit que les Banques Centrales injectent de la liquidité dans l’économie.
Dans la zone UMOA, le marché monétaire représente le lieu où les institutions financières habilitées échangent des liquidités avec la Banque Centrale ou entre elles. Il est composé des guichets d'intervention de la BCEAO et de l'interbancaire. La BCEAO intervient sur ce marché pour apporter ou reprendre des liquidités dans le but d'encadrer les taux d'intérêt pratiqués sur l'interbancaire. Les interventions de la Banque Centrale portent sur les opérations d'open market, les refinancements sur les guichets permanents et le guichet des avances intra-journalières.
Les appels d'offres ou opérations d'open market constituent le principal moyen d'intervention de la Banque Centrale et sont menés à travers la vente, la prise ou la mise en pension de titres ou d'effets. Ils comprennent les opérations principales d'injection de liquidités de maturité une semaine, de maturités longues comprises entre un (1) et douze (12) mois, les opérations de retrait de liquidités, les opérations ponctuelles de réglage et les opérations de cessions temporaires ou définitives de titres sur le marché interbancaire.
Outre le guichet des appels d'offres, la Banque Centrale a mis en place des guichets permanents (guichet de prêt marginal, guichet spécial de refinancement et guichet des avances intra-journalières) en vue de fournir, à la demande, des liquidités d'appoint aux établissements de crédit éligibles.
Sur le guichet de prêt marginal, la BCEAO offre des possibilités de refinancement sur une maturité comprise entre un (1) et sept (7) jours tandis que sur le guichet spécial de refinancement, les contreparties admissibles peuvent bénéficier des avances sur des maturités allant de trois (3) à douze (12) mois. Pour sa part, le guichet des avances intra-journalières est à la disposition des participants pour leur permettre de faire face aux besoins de trésorerie au cours d'une journée d'échange. Les avances sur ce guichet sont remboursables le même jour et ne portent pas intérêts.
L'accès aux guichets de refinancement de la BCEAO est réservé aux établissements de crédit et aux institutions communautaires prévu à l'article 22 du Traité de l'UMOA, sous réserve du respect du dispositif prudentiel applicable aux banques et établissements financiers ainsi que celui régissant le système des réserves obligatoires. Les refinancements de la BCEAO sont adossés à des effets et titres publics ou privés pris en garantie.
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Les crises économiques comme celle que connaît la planète depuis un an, du fait de la Covid-19, sont d’autant plus redoutables qu’elles menacent la survie d’un certain nombre d’entreprises et peuvent conduire à leur faillite.
De façon générale, la faillite économique d’une entreprise est déclarée lorsque cette dernière se trouve dans l’incapacité de régler ses obligations financières à leur échéance, autrement dit elle ne parvient plus, grâce à sa trésorerie, à couvrir ses dettes à court terme (fournisseurs, prêteurs, actionnaires, salariés,etc..). En termes juridiques, on parle de «dépôt de bilan» ou de «cessation de paiements».
Les facteurs à l’origine de la faillite d’une entreprise peuvent être endogènes, à savoir la mauvaise gestion (planification, gestion financière, marketing..), la fraude ; mais cela peut également découler de facteurs exogènes tels que le manque de soutien des banques et des institutions financières (taux d’intérêts élevés), les actions de concurrence d’autres entreprises, des politiques gouvernementales insuffisantes, une sphère économique inadéquate (ralentissement de l’activité économique dû à une crise sociopolitique ou des chocs: crise sanitaire, catastrophes naturelles..). Quelles que soient les causes, la faillite d’une entreprise n’est généralement pas un événement soudain. Elle découle d’une succession de faits de nature organisationnelle et financière, survenus dans l’environnement de l’entreprise, ainsi que des stratégies qu’elle mettra en œuvre pour faire face à ces événements.
Lorsqu’une entreprise est confrontée à des difficultés de gestion ou à des chocs externes, et que ses ressources ne sont pas mises en œuvre de façon adaptée pour faire face aux pressions exercées, elle peut entrer dans un processus de défaillance qui se traduit par la détérioration croissante des indicateurs financiers.
L’observation des symptômes de la défaillance peuvent apparaître progressivement, on parle de spirale de défaillance qui se manifeste par: la diminution du chiffre d’affaires, la baisse de la rentabilité des activités ainsi que la perte de la part de marché, la méfiance et la pression des partenaires externes (banques, fournisseurs,..). La diminution de la rentabilité conduit au manque de liquidités qui peut être un facteur de découragement du personnel. Des actions correctives peuvent être mises en œuvre pour redresser la situation, notamment la recherche de capitaux extérieurs à travers de nouveaux investisseurs ou actionnaires ou l’acquisition de nouveaux prêts qui viennent alourdir l’endettement. L’endettement ayant augmenté, les charges augmentent également, et la rentabilité continue de baisser. C’est ce processus de spirale qui aboutit à la détérioration complète de la situation financière de l’entreprise et qui conduit après quelque temps à la faillite de l’entreprise, laquelle s’accompagne de procédures judiciaires.
Exemples:
- Au Bénin, la société GLO MOBILE BENIN S.A. saisissait en 2018, le tribunal de commerce de Cotonou d’une déclaration de cessation des paiements et sollicitait l’ouverture d’une procédure de liquidation des biens.
- L’ancien géant du négoce café-cacao, Saf Cacao, fut mis en liquidation en Juillet 2018, pour cessation de paiements.
- La plateforme d’e-commerce française, Afrimarket, qui opérait en Afrique de l’Ouest, a déposé en 2019, une demande de mise en liquidation judiciaire. La cause de la chute de cette start-up serait le manque de maturité du marché de e-commerce en Afrique, ainsi que la frayeur des investisseurs potentiels face à la concurrence du géant acteur Jumia
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L’État, les individus, les entreprises, ont des objectifs que l’économie appelle des « besoins », mais ils disposent surtout de moyens limités pour les satisfaire. En effet, une grande partie des ressources de l’écosystème humain (la planète) sont par nature limitées et ne peuvent donc satisfaire tous les besoins. Il en résulte donc qu’une croissance infinie dans un monde fini est impossible. Ainsi, une quête effrénée de la croissance serait donc difficilement soutenable et à long terme préjudiciable. De ce fait, chaque prélèvement de ressources non renouvelables hypothèque l’avenir quant aux chances de survie à long terme de l’humanité. Les économistes dans leurs modèles de croissance ont oublié de prendre en compte les limites de la biosphère. Ces différents constats ont fait naître la théorie de la décroissance économique principalement portée par Nicholas Gorgescu-Roegen.
Il s’agit d’un concept tant économique que social et politique qui remet en cause l’idée selon laquelle l’augmentation des richesses conduit au bien-être de la société. Le terme de décroissance renvoie à une situation économique durant laquelle la richesse économique produite n’augmente pas, voire diminue. Ce concept est à distinguer de la récession, simple constat d’un taux de croissance négatif dans le cadre d’une économie productiviste. Le concept de décroissance relève d’une démarche volontaire et non pas d’une réalité subie. Il repose sur le principe de la prise de conscience d’un monde fini, aux ressources limitées, et sur l’idée que seule une réduction de la production et de la consommation globales pourra assurer l’avenir de l’humanité et la préservation de la planète. La croissance ne peut être infinie dans un monde fini.
Si les positions de l’idéologie de la décroissance restent minoritaires dans le concert économique mondial, ses thématiques n’en impactent pas moins de nombreux discours, notamment ceux liés au développement durable. En effet, dans le champ de l’écologie et du développement durable, l’idée que notre modèle économique fondé sur la croissance est la racine des problèmes environnementaux est de plus en plus répandue. C’est pour soutenir la croissance économique et l’augmentation du PIB que le système économique mondial est sans cesse poussé vers la consommation de ressources naturelles, la conquête de plus en plus systématique des écosystèmes, l’utilisation d’énergies fossiles et de produits chimiques… C’est à cause de la prépondérance de ces activités économiques et de leurs externalités sur l’environnement que l’on observe aujourd’hui le réchauffement climatique, la dégradation de la biodiversité ou encore la pollution de l’air.
Dans la pensée de la décroissance, il y a donc l’idée qu’il faut cesser de vouloir sans cesse produire plus au détriment de la nature, et qu’il faut à la place tenter de produire moins, mais mieux et avec moins de ressources.
Au final, la décroissance cherche à redéfinir notre modèle économique en prenant comme concept de base la résilience.
Peu d’économistes prônent la décroissance économique, ils étaient jusqu'ici considérés comme des marginaux. Aux yeux des politiques, ils étaient au mieux des idéalistes aux idées utopiques, au pire des illuminés ignorants du fonctionnement de l'économie. Mais à la lumière des conséquences du confinement pour lutter contre la pandémie de Covid-19, les théoriciens de la décroissance deviennent audibles et leurs idées s'immiscent petit à petit dans le débat. Moins de production, moins de consommation, et par conséquent moins d'extractions, moins de déchets, moins de pollutions, moins de déplacements, moins de bruit..., telles sont les conséquences du confinement sur l’économie mondiale. Bien qu’elle ne soit pas voulue, nous vivons en ce moment un aperçu de ce qui nous attend en pire si nous n'abandonnons pas la religion de la croissance infinie. Toutefois la décroissance est-elle réalisable? Elle repose sur le concept de découplage, qui suppose de faire croître continuellement le PIB tout en réduisant de manière généralisée l'empreinte écologique liée aux activités économiques. Mais toutes les études nous montrent que c'est impossible. Le seul moment où on a des progrès pour l'environnement, c'est quand l'économie ralentit. La croissance du PIB est fondée sur la consommation d'énergie et sur la consommation de matière.
Alors décroissance : utopie ou réalité !?
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Au Bénin, pendant longtemps, l’agriculture fut la première source de richesse devant les services et l’industrie. Ces deux dernières décennies, on a néanmoins assisté à un changement majeur : la croissance rapide du secteur des services, nourrie notamment par l’essor de l’entrepreneuriat, soutenue par la digitalisation (WhatsApp, Facebook, Instagram) et l’envolée de l’utilisation des mobiles money. En 2019, les services rassemblaient 48,8% du PIB contre 28,1% pour l’agriculture et 14,8% pour l’industrie.
Graphique : Emploi et valeur ajoutée par secteur au Bénin
Source : AJEB à partir des données du World Development Indicators de la BM
On remarque que l’augmentation de la valeur ajoutée (en pourcentage du PIB) du secteur des services s’accompagne d’une augmentation de la part de l’emploi couverte par le secteur. Ces chiffres liés à l’emploi sont des estimations de l’Organisation Internationale du Travail et peuvent donc sous-estimer la situation actuelle.
La révolution numérique et l’accélération de la digitalisation par la pandémie de covid-19 affectent fortement tous les secteurs mais surtout les services. Partout dans le monde, les jeunes se réinventent, l’entrepreneuriat à l’ère du numérique, passe par le marketing digital, le e-commerce. Les réseaux sociaux (les groupes, statuts WhatsApp, Facebook, Instagram, Twitter) servent au-delà de la distraction à approcher et entretenir sa clientèle. L’internet est désormais un input important des facteurs de production. Les étudiants ont à leur disposition sur internet des MOOCS, des formations en ligne…
Le développement durable de l’économie nécessite le développement du secteur privé, la création non seulement d’un cadre administratif favorable mais aussi d’un environnement approprié. Avec la digitalisation, le développement du secteur privé et donc de l’économie passe par l’accès au numérique pour tous.
Au Bénin, nous assistons à un presqu’un duopole détenu par MTN et MOOV. Aujourd’hui, le coût de la connexion internet au Bénin demeure encore assez cher. Trop cher et ses coûts étouffants pour la jeune population, les entrepreneurs, et les étudiants.
Le salaire minimum mensuel au Bénin s’élève à 40.000FCFA. Un forfait mensuel de 3Go coûte 4000FCFA soit 10% du SMIC. L’étudiant lambda de famille à revenus modestes ne dispose pas des moyens nécessaires pour avoir accès à des formations en ligne, des MOOCs. La pandémie de la covid-19 a notamment révélé l’importance de l’accès à l’internet. Plusieurs étudiants dans les diverses facultés et écoles du pays, se sont retrouvés dans l’incapacité de suivre les cours par TEAMS, ZOOM.
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La qualité de signature est l’appréciation que fait une agence de notation du risque de non-remboursement des dettes d’un émetteur. Ce dernier peut être un pays, une entité publique, une entreprise commerciale ou industrielle ou une institution financière. Cette qualité de crédit est établie après des analyses rigoureuses de paramètres qualitatifs et quantitatifs.
Déjà en juin 2019, sans avoir été sollicitée par l’Etat, Moody's Investors Service (connu plus simplement comme « Moody's ») attribue au Gouvernement du Bénin une première notation (B2) d'émetteur en monnaie locale et en devises, assortie d’une perspective positive.
Cette note de la catégorie « très spéculatif » de Moody’s reposait sur les facteurs suivants :
un niveau « Faible » de solidité économique ;
une solidité institutionnelle « Faible » ;
un niveau « Très faible » de solidité des finances publiques avec une dette publique relativement élevée ;
une exposition « Modérée (-) » au risque événementiel.
La « perspective positive » reposait sur la poursuite anticipée de l'assainissement budgétaire et une croissance plus soutenue du PIB grâce à une bonne exécution du « Programme d'Actions du Gouvernement (PAG) » susceptible de conduire à une diminution plus rapide de la dette publique, des besoins de financement et des risques de liquidité que dans le scénario actuellement retenu par Moody's.
Ce 09 mars 2021, les notes de l’émetteur à long terme et de la dette senior non garantie du gouvernement du Bénin ont été relevées d’un cran par Moody’s, passant ainsi de B2 à B1 avec perspective stable, et toujours dans la catégorie « très spéculatif ».
Ce relèvement de la note du Bénin s’explique selon Moody’s par :
des résultats solides en matière d'assainissement budgétaire et d'amélioration de la structure de la dette, soutenus par une bonne gestion des finances publiques ;
une résilience économique croissante, avec des perspectives de croissance robustes soutenues par les réformes structurelles en cours.
La perspective stable reflète des expectations mitigées de Moody's que l'économie retourne à une croissance robuste ; et que les paramètres budgétaires et de la dette du Bénin se stabilisent et s'améliorent comparativement à moyen terme.
Signalons pour finir que cette dernière note de Moody’s se situe au même niveau d’appréciation de la qualité de signature du Bénin que la note B+ avec perspective stable attribuée par l’agence Standard & Poor’s en juin 2020.
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L'assurance est un service du secteur tertiaire de l'économie qui fournit une prestation lors de la survenance d'un événement incertain et aléatoire appelé risque.
Les différents dispositifs d’assurance permettent de couvrir la plupart des risques de l’existence, que ceux-ci soient imputés aux personnes physiques ou morales.
A travers ses fonctions essentielles de couverture du risque et de recyclage de l’épargne ainsi dégagée, l’assurance joue un rôle primordial dans l’activité économique d’un pays.
Depuis 1964 la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) a reconnu qu’ « un marché national d’assurance et de réassurance fondé sur une base rationnelle est un élément essentiel de la croissance économique ».
Le développement du secteur de l’assurance améliorera ainsi sa contribution à la croissance économique.
Les indicateurs les plus utilisés pour juger du développement du marché de l’assurance d’un pays donné sont : le taux de pénétration et la densité de l’assurance.
Le taux de pénétration de l’assurance pour un pays donné est calculé en exprimant le total des primes d’assurance en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) du pays et indique dans quelle mesure le secteur de l’assurance contribue à l’économie nationale.
La densité d’assurance dans un pays donné est le calcul du volume de primes par habitant. Exprimée en unité monétaire (FCFA pour les pays de l’Afrique de l’ouest), elle indique le montant moyen dépensé par chaque habitant pour se couvrir contre des risques.
Au Bénin, le secteur de l’assurance compte au 31 décembre 2019, quinze (15) compagnies d’assurances, dont six (06) en assurance Vie et le reste constituant des compagnies IARD (Incendies, Accidents et Risques Divers).
Le taux de pénétration de l’assurance qui stagne à 0,70% depuis 2017, s’est élevé à 0,72% en 2019. Ce taux est réalisé à près de 60% par les compagnies IARD.
La densité de l’assurance est, quant à elle, en progression depuis 2018 et se chiffre à 4 984 FCFA en 2019. Les béninois ont donc dépensé, en moyenne, environ 5 000 FCFA pour la couverture en assurance. La densité de la branche assurance vie a été de 2 020 FCFA.
La progression très lente du taux de pénétration (assez faible) démontre du faible développement du marché de l’assurance au Bénin. La culture assurantielle est très peu développée au Bénin et les acteurs du secteur de l’assurance à divers niveaux doivent s’atteler à la vulgarisation de cette culture.
Source : Réalisation AJEB à partir des données de la Direction des Assurances
Source : Réalisation AJEB à partir des données de la Direction des Assurances
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Le PIB potentiel est le niveau de produit intérieur brut le plus élevé soutenable à long terme par l’économie. Introduit par Okun (1962), le PIB potentiel renvoie à un concept inobservable et abstrait. L’économie se trouve à son niveau potentiel lorsque tous les facteurs de production sont au plein emploi. De façon absolue, le plein emploi correspond à une situation où tous les offreurs d’emploi travaillent. Théoriquement, au niveau potentiel de l’activité économique, il existe un niveau très faible de chômage qualifié de chômage naturel, sans tension inflationniste (hausse généralisée des prix).
Deux courants de pensées s’opposent sur la notion. Selon la vision keynésienne, le niveau potentiel du PIB est compatible avec un taux de chômage qui n’accélère pas l’inflation. Mais selon les néoclassiques, la production potentielle est une notion tendancielle et est tirée par des chocs exogènes affectant la productivité et par ricochet l’offre globale et « déterminent le sentier de croissance de long terme et les fluctuations de court terme de l’output » (Abou et Melesse, 2012).
La notion de PIB potentiel est certes abstraite mais très importante pour les économistes et les décideurs, car toutes les économies aspirent au plein emploi. Connaître donc la position relative de l’économie par rapport au niveau potentiel (en deçà ou au-delà) est un outil d’aide à la décision. La différence entre le PIB potentiel et le PIB réalisé est appelée le « gap de production ».
Différentes mesures sont utilisées pour capter le PIB potentiel qu’on peut regrouper en deux catégories selon qu’elles s’appuient ou non sur la théorie économique : les méthodes non structurelles et les méthodes structurelles. Tandis que les méthodes non structurelles (exemple du filtre d’Hodrick-Prescott et de la méthode de la tendance déterministe) n’empruntent rien à la théorie économique, les méthodes structurelles d’estimation de la production potentielle (exemples : VAR structurel, DSGE, modèles basés sur les fonctions de production) font recours à la théorie économique.
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La dépense publique et l’inflation entretiennent théoriquement un lien fort. Etant donné le niveau des impôts et taxes, une politique budgétaire expansionniste (augmentation des dépenses publiques dans le but de stimuler la demande et de facto la croissance) peut avoir des effets pervers sur l’économie. Cette dernière va se retrouver largement au-dessus de son niveau potentiel (plein emploi), générant des tensions inflationnistes.
Le plan de relance de l’économie américaine estimé à 1 900 milliards de dollars US suscite des inquiétudes quant à un retour de l’inflation. Les économistes Larry Summers et Olivier Blanchard estiment trop ambitieuse cette politique de relance et préviennent sur une possible surchauffe de l’économie.
Du premier trimestre 2018 au quatrième trimestre 2019, l’activité économique aux États-Unis se trouvait légèrement au-delà de son potentiel (PIB observé supérieur au PIB potentiel) avant de connaître une chute drastique et profonde au deuxième trimestre 2020 (effet covid-19). Les projections du Congressional Budget Office (CBO) tablent sur un retour progressif de l’activité économique à son niveau potentiel jusqu’au quatrième trimestre 2023. Mais l’économie restera en dessous de son potentiel en absence de nouveau choc.
Le plan de relance du Président Joe Biden ferait obstruction aux projections du CBO et ferait rapidement passer l’activité économique au-dessus de son potentiel. Ce choc positif pourrait s’accompagner du retour d’une forte inflation. La Réserve fédérale américaine en réponse à cette situation, pourrait alors adopter une politique monétaire restrictive via une remontée des taux d’intérêt pour ralentir le rythme de l’activité économique.
Quid des implications d’une surchauffe de l’économie américaine sur les économies africaines ?
La surchauffe de l’économie américaine pourrait entraîner le phénomène d’inflation importée dans plusieurs pays dont ceux de l’Afrique. La forte teneur des échanges internationaux en dollar américain permet de comprendre les mécanismes de transmissions. L’inflation américaine va engendrer une augmentation des prix des biens importés (en provenance) des Etats-Unis. Si pour un pays, le panier de consommation des populations est fortement dominé par les biens importés des Etats-Unis, alors on assisterait à une augmentation du niveau général des prix dans ce pays. Pour les pays en régime de change fixe, le mécanisme d’inflation importée des Etats-Unis peut résulter de la contrainte qu’à la banque centrale de maintenir le taux de change fixe. En effet, l’inflation américaine va s’accompagner d’une grande quantité de dollars en circulation (dû au vaste plan de relance). Les banques centrales locales, dans le but de maintenir la parité fixe, vont racheter du dollar américain, ceci va accroître l’offre de monnaie locale. Si l’activité économique ne suit pas cette augmentation de la masse monétaire, il va résulter de l’inflation.
Par ailleurs, si la Réserve fédérale américaine décide de mener une politique monétaire restrictive en augmentant les taux d’intérêts (en vue de maîtriser l’inflation aux Etats-Unis), cela entravera la latitude des pays africains sur le marché international des capitaux (dette) pour financer leur économie.
Toutefois, à court terme la surchauffe de l’économie américaine pourrait profiter aux économies africaines en améliorant la compétitivité des biens produits en Afrique relativement aux biens en provenance des Etats-Unis qui seront davantage chers. Mais la forte dépendance des pays africains en biens importés, couplée avec un contenu des exportations africaines essentiellement en matières premières, pourraient rapidement faire obstruction à cet effet positif.
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Une action est un titre de propriété délivré par une société de capitaux (par exemple une société anonyme ou une société en commandite par actions). Elle confère à son détenteur la propriété d’une partie du capital, avec les droits qui y sont associés : intervenir dans la gestion de l’entreprise c’est-à-dire voter lors des assemblées générales d’actionnaires et en retirer un revenu appelé dividende qui représente une part des bénéfices annuels distribués par la société.
Le détenteur d’actions est qualifié d’actionnaire et l’ensemble des actionnaires constitue l’actionnariat.
Les actions sont émises en contrepartie des apports lors de la création de la société, ce qui permet de constituer son capital social.
Pendant son existence, la société peut émettre de nouvelles actions lors d’une augmentation de capital qui sera souscrite soit par les actionnaires existants soit par des tiers actionnaires.
La décision d’émettre de nouvelles actions, à qui elles sont offertes en souscription et à quel prix sont des éléments sensibles dans le courant de la vie d’une société.
Inversement, mais plus rarement, une société peut racheter ses actions pour en soutenir le cours, en procédant à une offre publique de rachat d’actions. Ce rachat est différent du rachat opéré pour fluidifier le cours de l’action via un contrat de liquidité, puisque dans ce dernier cas les actions seront revendues le plus rapidement possible.
L’émission d’actions est donc souvent synonyme d’augmentation de capital, tandis que le rachat suivi d’annulation correspond généralement à une réduction de capital. La société procédant à ces opérations lance de ce fait un message soit de croissance, soit de décroissance.
Un programme de rachat d’actions est annoncé au Nigeria par le milliardaire ALIKO Dangote jusqu’à 10% de son capital pour une valeur approximative de 6 milliards de dollars afin de soutenir le cours de la bourse (cf l’Actualité AFRIMAG du 22 décembre 2020).
Selon l’Agence ECOFIN en date du 24 Août 2020, Heineken accélère le rachat des actions de sa filiale au Nigéria pour plus de 6 millions d’actions de Nigéria Breweries, sa filiale.
En vue d’assurer la liquidité des actions et leur constante évaluation, la société peut décider de faire coter ses actions sur le marché financier.
Une action est cotée à partir du moment où elle peut être achetée ou vendue sur le marché des actions que l’on appelle communément la bourse. Le tableau ci-dessous présente par secteur, les actions cotées sur la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM).
SYMBOLE |
TITRE |
SECTEUR - INDUSTRIE
CABC |
SICABLE CI |
FTSC |
FILTISAC CI |
NEIC |
NEI-CEDA CI |
NTLC |
NESTLE CI |
SEMC |
CROWN SIEM CI |
SIVC |
AIR LIQUIDE CI |
SLBC |
SOLIBRA CI |
SMBC |
SMB CI |
STBC |
SITAB CI |
TTRC |
TRITURAF CI-Ste enLiquidation |
UNLC |
UNILEVER CI |
UNXC |
UNIWAX CI |
SECTEUR- SERVICES PUBLICS |
|
CIEC |
CIE CI |
ONTBF |
ONATEL BF |
SDCC |
SODE CI |
SNTS |
SONATEL SN |
SECTEUR FINANCES
BICC |
BICI CI |
BOAB |
BANK OF AFRICA BN |
BOABF |
BANK OF AFRICA BF |
BOAC |
BANK OF AFRICA CI |
BOAM |
BANK OF AFRICA ML |
BOAN |
BANK OF AFRICA NG |
BOAS |
BANK OF AFRICA SENEGAL |
CBIBF |
CORIS BANK INTERNATIONAL |
ECOC |
ECOBANK COTE D''IVOIRE |
ETIT |
ECOBANK TRANS. INCORP. TG |
NSBC |
NSIA BANQUE COTE D'IVOIRE |
ORGT |
ORAGROUP TOGO |
SAFC |
SAFCA CI |
SGBC |
SOCIETE GENERALE COTE D'IVOIRE |
SIBC |
SOCIETE IVOIRIENNE DE BANQUE |
SECTEUR- TRANSPORT
SDSC |
BOLLORE |
SVOC |
MOVIS CI |
SECTEUR - AGRICULTURE
PALC |
PALM CI |
SCRC |
SUCRIVOIRE |
SICC |
SICOR CI |
SOGC |
SOGB CI |
SPHC |
SAPH CI |
SECTEUR - DISTRIBUTION
ABJC |
SERVAIR ABIDJAN CI |
BNBC |
BERNABE CI |
CFAC |
CFAO MOTORS CI |
PRSC |
TRACTAFRIC MOTORS CI |
SHEC |
VIVO ENERGY CI |
TTLC |
TOTAL CI |
TTLS |
TOTAL SN |
AUTRES SECTEURS
STAC |
SETAO CI |
Source : Bulletin officiel de la cote BRVM du jeudi 30 décembre 2020
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L’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation (IHPC) est un indicateur qui permet de porter une appréciation sur la stabilité des prix, l’un des critères de convergence de premier rang retenus pour les pays membres de l’UEMOA.
Il sert à mesurer l’évolution des prix d’un panier de biens et de services consommés par les ménages de la zone UEMOA. Son analyse rend compte soit d’une augmentation des prix à la consommation, soit de leur diminution et permet dans l’un ou l’autre des cas de quantifier leur variation.
En décembre 2020, l’IHPC s’établit à 105,5 dans la zone UEMOA, soit une baisse de 0,3% par rapport à son niveau de novembre 2020, et une augmentation de 2,2% par rapport à celui de décembre 2019 [UEMOA (2021)].
Le recul du niveau général des prix dans l’Union en décembre 2020 par rapport à novembre 2020 est lié aux baisses de niveaux de prix affichées dans les pays suivants : Mali (-2%), Bénin (-1,7%), Burkina Faso (-1,6%), Sénégal (-0,7%) et au Niger (-0,1%). Ce sont des pays pour lesquels il y a eu majoritairement une chute du niveau des prix des produits au sein des fonctions « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées ». L’effet inverse est noté en revanche pour la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau et le Togo qui ont connu une augmentation du niveau des prix au sein des fonctions « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées ».
Nous remarquons qu’il existerait un effet du plus proche voisin du niveau des prix en partant de l’Est vers l’Ouest de l’UEMOA, qui peut s’expliquer par la présence de similarités dans plusieurs Etats (voir figure).
Soulignons toutefois que pour l’Union dans sa globalité, l’inflation est de 2,1% en 2020, un niveau en dessous du seuil de 3% ; ce qui permet aux pays membre de respecter le critère de convergence sur la stabilité des prix.
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Les pays membres de l’UEMOA ont à l’instar d’autres Etats besoin de ressources financières complémentaires aux recettes régulières (taxes et impôts), pour la réalisation de projets économiques majeurs (infrastructures routières, hôpitaux, marché modernes, aéroports, support du budget…), et plus généralement pour la mise en place de leur politique de développement économique.
Pour faire face à ces dépenses énormes, les Etats font recours entre autres aux marchés des capitaux de l’UEMOA, notamment au marché des titres publics pour mobiliser les ressources. Ils procèdent généralement à divers emprunts à travers l’émission des Bons Assimilables du Trésor (BAT) ou des Obligations Assimilables du Trésor, ou des emprunts obligataires en contrepartie d’un taux d’intérêt.
Les BAT et les OAT sont des titres de créances émis par adjudication par les Etats en quête de financement mais ces deux types d’emprunts diffèrent par rapport à la durée de leur remboursement. Un bon est remboursable à court terme (durée inférieure ou égale à 2 ans) alors qu’une obligation est remboursable à moyen ou long terme (durée supérieure à 2 ans).
Les emprunts obligations sont généralement des titres de plus longue durée, émis par syndication sur le marché financier régional.
Le tableau ci-dessous présente le programme annuel prévisionnel des émissions par adjudication de bons et d’obligations du Trésor par les Etats de l’UEMOA au cours de l’année 2021.
Etats |
Premier trimestre |
Deuxième trimestre |
Troisième trimestre |
Quatrième trimestre |
Année 2021 |
||||||||
BAT |
OAT |
Total |
BAT |
OAT |
Total |
BAT |
OAT |
Total |
BAT |
OAT |
Total |
Mobilisations totales |
|
Bénin |
30 |
210 |
240 |
51 |
100 |
151 |
35 |
90 |
125 |
55 |
95 |
150 |
666 |
Burkina Faso |
90 |
60 |
150 |
90 |
260 |
350 |
60 |
100 |
160 |
90 |
160 |
250 |
910 |
Côte d'Ivoire |
340 |
140 |
480 |
35 |
225 |
260 |
30 |
135 |
165 |
30 |
188 |
218 |
1 123 |
Guinée-Bissau |
11 |
15 |
26 |
21 |
30 |
51 |
|
15 |
15 |
12 |
|
12 |
104 |
Mali |
75 |
160 |
235 |
50 |
130 |
180 |
25 |
135 |
160 |
20 |
135 |
155 |
730 |
Niger |
30 |
40 |
70 |
55 |
85 |
140 |
30 |
75 |
105 |
20 |
100 |
120 |
435 |
Sénégal |
|
225 |
225 |
100 |
150 |
250 |
|
180 |
180 |
80 |
45 |
125 |
780 |
Togo |
25 |
160 |
185 |
|
165 |
165 |
50 |
110 |
160 |
25 |
50 |
75 |
585 |
Totaux |
601 |
1 010 |
1 611 |
402 |
1 145 |
1 547 |
230 |
840 |
1 070 |
332 |
773 |
1 105 |
5 333 |
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La monnaie nigériane, le Naira perd de la valeur depuis la crise sanitaro-économique. Le FMI estime une dépréciation de plus de 18% vis-à-vis du dollar. Alors qu’il fallait 0.5028 Naira pour un FCFA le 02/01/2020, il en faut désormais 0,6816 le 12/02/2021, soit une dépréciation du naira de plus de 35% environ par rapport au FCFA. Cette instabilité de la monnaie nigériane est aussi renforcée par la baisse des ressources pétrolières et se reflète notamment dans les prix des biens. Le Bureau National des Statistiques (NBS) évaluait le taux d’inflation à 15,75% en décembre 2020.
Graphique 1 : Taux de change Naira-FCFA, depuis Janvier 2021
Source : AJEB à partir des données du Central Bank of Nigeria
Alors que le FMI préconise une dévaluation du NAIRA, nous évaluons les potentiels effets sur les économies voisines, en particulier l’économie béninoise.
Le Nigeria est l’un des principaux partenaires commerciaux du Bénin : en 2019, il était la 5ème destination des exportations béninoises. Dans un scénario dégradé, la dépréciation du Naira par rapport au FCFA aura un effet direct sur l’économie béninoise via les échanges commerciaux. Elle influencera les prix à l’importation des biens en provenance du Nigéria et les prix en FCFA reçu par les exportateurs béninois. Par conséquent, les importations du Bénin vis-à-vis du Nigéria pourraient enregistrer une hausse. Par contre, la perte de la compétitivité des produits béninois vis-à-vis du Nigéria entrainera une chute des exportations des biens béninois vers le Nigéria. De même, la baisse du pouvoir d’achat au Nigéria due à l’augmentation de l’inflation pourra renforcer cette baisse.
Par ailleurs, bien que la dévaluation et la dépréciation d’une monnaie renvoient à une perte de la valeur d’une monnaie par rapport à une devise étrangère, les deux notions diffèrent l’une de l’autre. Lorsque la perte de valeur de la monnaie résulte d’une volonté de la banque centrale, on parle de dévaluation (adapté pour des cas de régime de change fixe). A contrario, si la perte de valeur résulte d’un mécanisme libre du marché des changes (confrontation entre l’offre et la demande de la monnaie), on parle de la dépréciation (concept adapté au cas de régime de change flottant ou flexible).
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Les marchés de capitaux sont des lieux où s'échangent les titres à court (titres de créances négociables), moyen et long terme (obligations, actions) contre de la monnaie.
Le marché des capitaux de l’UEMOA est composé du marché monétaire et du marché financier.
Le marché monétaire peut se définir comme le marché des capitaux à court et moyen terme. Il s’agit d’un marché de gré à gré, non localisé. Institué depuis le 1er juillet 1975 et surveillé par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, le marché monétaire de l'UEMOA a été rénové en octobre 1993. Il comprend deux compartiments :
- Le marché interbancaire : lieu de rencontre entre l’offre et la demande de liquidités bancaires ;
- Le marché des titres de créances négociables (Billets de trésorerie, certificats de dépôts négociables, etc.) ouvert à tous les agents économiques.
Soulignons que le marché des titres publics par adjudication est relié au marché des titres de créances négociables. Ce marché est exclusivement dédié aux financements des Etats membres de l’UEMOA.
Le Marché Financier quant à lui créé le 3 juillet 1996, peut être divisé en deux parties distinctes : le Marché Primaire et le Marché Secondaire.
Le Marché Primaire repose sur l’émission de nouvelles actions et obligations, alors que le Marché Financier Secondaire est celui où s’échangent les titres déjà émis.
C’est ce Marché Secondaire qui est organisé par la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) avec le Dépositaire Central/ Banque de Règlement (DC/BR) qui garantit la bonne fin des opérations.
L’autorité supérieure du marché financier est le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) qui est doté de pouvoirs d’habilitation, de contrôle et de sanction.
À travers cette jonction assurée entre la recherche et la présentation des fonds nécessaires à la dynamique de croissance de toute économie, le marché des capitaux assure plusieurs fonctions qui lui permettent :
- d’assurer le financement des économies de l’UEMOA;
- la meilleure gestion du déficit des états;
- de créer de la richesse pour les épargnants;
- de faciliter les opérations capitalistiques des entreprises;
- de servir de référence pour la valorisation des entreprises;
- d’améliorer l’accès au financement pour les entreprises.
Dans nos prochaines publications nous parlerons des produits financiers disponibles sur les marchés de capitaux de l’UEMOA.
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La disponibilité limitée des ressources au niveau national conduit à une interdépendance économique multiforme se traduisant par des relations économiques internationales. Celles-ci se manifestent par des mouvements démographiques, des échanges de biens et services et de capitaux. C’est dans ce contexte de mondialisation et d’intégration des marchés que le Bénin est soumis à l’interaction de ses partenaires commerciaux. [Téléchargez le document pour voir la publication complète]
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