Dans toutes les économies, la production peut être divisée en deux : ce qui est vendu sur le marché et ce qui est affecté par l'Etat. La partie de la production qui est vendue sur le marché est désignée comme la production marchande et celle qui est l'objet d'une affectation d'Etat, représente la production non marchande. Le secteur non marchand intègre les services publics (administrations publiques) qui sont évalués sur la base de leur coût soit, essentiellement, les salaires versés. L'économie marchande, quant à elle, intègre les biens et services marchands. La distinction secteur marchand et secteur non marchand conduit donc à dissocier le PIB marchand du PIB non marchand.
Au Bénin, le secteur non marchand croit beaucoup plus vite que le secteur marchand. Dit autrement, la valeur ajoutée non-marchande évolue à un rythme supérieur à celui de la valeur ajoutée marchande. (Figure 1)
Figure 1: Evolution du PIB marchand vs PIB non marchand au Bénin. Année 2008 = 100. Données BCEAO
Il existe également une autre façon de voir le phénomène mis en relief. De 2000 à 2005, le poids de l’Etat rapporté au secteur privé a baissé. Depuis 2005, la croissance de l’économie béninoise est portée par la croissance du secteur public (figure2). Sans discuter l'efficience des dépenses publiques, il convient de rappeler que les ressources financières du secteur non marchand proviennent directement (via les taxes) ou indirectement (via la dette qui n’est que des futurs taxes) du secteur marchand. Donc, si le secteur non marchand croit plus vite que le secteur marchand, il y a faillite à l’horizon.
Figure 2 : Ratio du PIB non marchand vs PIB marchand au Bénin. Année 2008 = 100. Données BCEAO
Cette dérive du Bénin vers un mode de production non marchand pose des problèmes de financement et augmente l’encours de la dette publique. En effet, au Bénin, la croissance structurelle (croissance du PIB par habitant) évolue quasiment de la même façon que l’encours de la dette publique (figure 3). Ce qui conduit à la remarque suivante : dans le cas du Bénin, il ne faut pas confondre croissance du PIB et croissance de la valeur ajoutée marchande.
Figure 3: Evolution de l’encours de la dette publique vs croissance du pib par tête au Bénin. Données BCEAO, Banque mondiale
Lire la publication entière
La spéculation boursière est une pratique qui consiste à réaliser une série d’achats et de ventes de valeurs ou titres financiers dans le but de réaliser rapidement des plus-values. Spéculer revient donc à parier sur la hausse ou la baisse de valeurs ou titres sans avoir à les acheter concrètement.
Un célèbre dicton ne dit-il pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres ? Dans cette optique, de célèbres fonds d’investissement américains ayant constaté que la société de jeux vidéo GameStop cotée à la bourse de New-York était en crise, ils ont tenté de gagner de l’argent en pariant contre celle-ci. Ils ont décidé de faire ce qu’on appelle du « short selling » en empruntant massivement des actions qu’ils ne possédaient pas dans un premier temps ; les vendre au prix fort dans un deuxième temps ; puis attendre que le cours baisse pour les racheter dans un dernier temps au rabais et les rendre aux entités auxquelles ils avaient emprunté. Leur position a été confortée mi-janvier par les analystes de Wall Street qui estimaient par leurs modèles que le prix de l’action GameStop connaitra une baisse.
Mais c’est sans compter sur une communauté de traders amateurs rassemblés sur un forum dénommé WallStreetBets qui ont déjoué tous les modèles en estimant qu’il était possible de s’enrichir en pariant plutôt sur une hausse du cours de l’action de GameStop. Ils avaient aussi trouvé l’occasion de piéger les grands acteurs institutionnels de Wall Street en se coordonnant pour acheter massivement des actions de l’entreprise GameStop et faire augmenter la valeur de celle-ci. Succès total !
Les cours de l’action de la société GameStop sont devenus très volatiles. Les cours ont connu une augmentation de 168% entre le 19 février et le 25 février 2021. Les cours ont ensuite continué à augmenter atteignant 264,48 $ le 12 mars 2021. Conséquence, pendant que les fonds d’investissement ont perdu des millions de dollars, les traders amateurs en ont gagné mettant à mal le système. Le hedge fund Melvin Capital, un important fonds d’investissement américain,
a été l’un des plus grand perdant puisqu’il avait parié sur une baisse du cours de GameStop. Il a été contraint d’accepter d’énormes pertes en rachetant toutes les actions GameStop vendues
à découvert auparavant. Selon le Financial Times, on estime à environ 3,75 milliards de dollars les pertes connues de Melvin Capital par exemple.
Cette situation a poussé le gendarme boursier américain, la SEC, à renforcer la surveillance liée
à la valorisation du cours des actions GameStop au niveau de tous les acteurs dans la mesure où certaines stratégies ne sont pas autorisées en bourse et nul n’a le droit de mentir ou répandre de fausses informations dans le but de faire monter ou baisser le cours d’une action et manipuler le marché en sa faveur.
De tout ce qui précède, il ressort que la spéculation prend une part active dans l’accélération des hausses ou baisses de la valeur des actifs sur les marchés. Elle peut se relever déstabilisante des marchés financiers compte tenu des stratégies des spéculateurs et de l’horizon temporel qui est limité, c’est-à-dire le court terme. Un investissement en action devrait s’envisager sur le long terme au-delà des plus-values rapides espérées, comme le soutient George David : « si on investit pas sur le long terme, il n’y a pas de court terme ».
Lire la publication entière
Par définition, le trading regroupe l’ensemble des opérations d’achat et de vente effectuées sur les marchés financiers. Il s’organise de deux manières selon la position des opérateurs (traders) qui s’y engagent. D’une part, on parlera du trading traditionnel lorsque les traders émettent directement les opérations depuis la salle du marché financier et d’autre part, on parlera du trading en ligne lorsque ce dernier met plutôt en jeu des traders indépendants qui émettent via l’internet. Qui peut faire du trading ?
Si traditionnellement, cette activité s’exerçait uniquement dans le local du marché boursier, le développement de l’Internet avec des coûts d’accessibilité de plus en plus réduits, constitue un véritable atout pour n’importe quel opérateur permettant d’exercer en tant que trader en ligne. Cependant, il faudra avant tout disposer d’une très bonne connexion internet et être permanemment connecté pour suivre instantanément l’évolution des valeurs des produits financiers afin d’en tirer des avantages.
En termes d’avantages, le trading permet aux traders de spéculer à court terme en profitant surtout de la mobilité des produits financiers échangés (actions, obligations,..) sur le marché. Cependant, cette activité est risquée notamment en raison de la volatilité du marché et surtout du degré élevé d’escroqueries qui s’explique entre autres par la multiplication en ligne des plateformes de trading avec des publicités mensongères mais très attractives à priori. Par exemple en Afrique, certaines structures comme GLOBAL INVESTMENT TRADIND, GLOBAL TRADE CORPORATION, HIGH LIFE et CHY MALL ont été sommées par le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) à Abidjan de suspendre leurs activités lors de son communiqué du 18 Mars 20211. Ces structures étant spécialisées entre autres dans le trading de crypto monnaies, proposent des taux d’intérêts très attractifs mais hautement risqués mettant parfois le public en danger. Que doit faire à présent le public face aux risques liés au trading ?
Le rapport de Forex Brokers SA (South Africa), publié en Décembre 20192 indique que la SEC (Securities & Exchange Commissions) invitait les investisseurs lors de son communiqué publié en 2018, à faire preuve de discernement pour ne pas tomber sous le coup de l’escroquerie observée dans le trading en ligne qui est beaucoup plus en progression en Afrique actuellement.
En effet, les données présentées dans le rapport indiquent que cette activité est en pleine expansion en Afrique depuis 2019 notamment en Afrique du Sud et au Nigéria qui occupent les premiers rangs. On estime le nombre de traders à 1,3 millions en Afrique dont près de 190.000 et 200.000 pour l’Afrique du Sud et le Nigéria respectivement.
Pour finir, le trading est certes, en progression en Afrique, mais cette progression doit vraiment s’accompagner d’une éducation financière pour les débutants d’une part et d’une réglementation du système d’échange par les autorités d’autre part. Des centres de formations professionnelles se multiplient déjà en Afrique (par exemple, le Centre Béninois de Trading, CBT) sans oublier les grandes écoles de négoce qui intègrent le trading comme filière. Dans ces centres de formations, les investisseurs comme les traders pourraient ainsi acquérir des compétences et des outils d’analyse leur permettant d’avoir une rentabilité sur le marché financier tout en ayant la maîtrise des risques.
Lire la publication entière
L’économie de la République du Congo essentiellement basée sur ses recettes pétrolières, subit une crise des plus difficiles depuis la chute du cours du pétrole en 2014. Entre 2013 et 2017, le cours mondial du pétrole a diminué en moyenne tous les ans de 15,5%1, soit une baisse de 49% sur toute la période Cela a entraîné une baisse du rythme de croissance de l’activité économique, à -10% en 2016.
Figure 1: Cours du pétrole et taux de croissance du PIB (% annuel)
Source: CJEA, FMI, Banque Mondiale.
Avec l’existence d’une dette publique totale représentant 117,5% de son PIB en 2017, cette situation complexe a mené la République du Congo et le Conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) à un accord de prêt d’un montant de 448,6 millions de dollars, le 17 juillet 2019. Cet accord au titre d'une facilité élargie de crédit est un programme du FMI qui donne la priorité à des réformes structurelles et cible la gouvernance à des fins d'une meilleure diversification économique et une croissance inclusive. Il opère également pour un rééquilibrage budgétaire et un objectif de restructuration de la dette. Enfin, le programme vise un renforcement du capital humain au travers de la protection des populations vulnérables.
À l’issue du décaissement de la première tranche (44,9 millions de dollars), le communiqué de presse du FMI de janvier 2020 a posé le paysage économique congolais en relatant, une croissance globale révisée à la baisse à 2,2% en 2019, due à l’expansion moins forte que prévu de la production pétrolière. À partir de 2020, la production pétrolière poursuivrait ce déclin à mesure que les champs pétrolifères atteindront leur maturité2. Cependant, d’ici 20243, la croissance hors pétrole devrait augmenter en moyenne tous les ans de 14% mais cette tendance dépendra principalement des résultats de l’agriculture et du transport.
Figure 2: Croissance hors pétrole projetée (en %), 2021-2024
Source : CJEA, FMI.
La dette publique extérieure du pays a significativement augmenté depuis 2010. On note une accumulation importante d’arriérés commerciaux extérieurs, notamment envers les négociants4 du pétrole (18,1% du PIB). De surcroît, la dette publique intérieure a également augmenté passant de 15% du PIB en 2014 à 25,5% en septembre 2019. La Chine apporte l’essentiel du financement extérieur et la dette extérieure du Congo envers la Chine représentait en septembre 2019 : 2 213 millions de dollars, soit 20,4% du PIB de la République du Congo. Bien que les deux pays aient conclu un accord de restructuration de la dette congolaise (envers la Chine)5, la dette publique extérieure totale reste intenable. En effet, le ratio valeur actualisée de la dette publique extérieure rapportée au PIB se situe à 46% en 2021, soit au-dessus du seuil de viabilité de 30%.6
Les résultats à fin juin au terme des évaluations du programme par le FMI7 sont considérés comme mitigés. Les deux objectifs budgétaires quantitatifs ont été atteints. Il s’agit du plancher pour le solde primaire de base hors pétrole et du plafond pour le financement intérieur net de l’Etat. Les critères de réalisation fixant un plafond de zéro pour les financements non concessionnels, et les nouvelles dettes extérieures garanties par les recettes futures des ressources naturelles ont également été respectés. On note toutefois, une accumulation de nouveaux arriérés extérieurs d’environ 20 millions de dollars, par conséquent le non-respect du critère de réalisation continu des arriérés extérieurs. De plus, les trois objectifs indicatifs liés aux recettes non pétrolières, aux dépenses en faveur de la lutte contre la pauvreté, et aux décaissements de prêts extérieurs pour des projets d’investissement n’ont eux-aussi pas été atteints.
Finalement, le décaissement de la première tranche du programme de juillet 2019 fut le seul.
Aujourd’hui touchée par la pandémie de la Covid-19, la Caisse nationale de sécurité sociale a bénéficié d’un prêt du FMI de 200 milliards de FCFA pour assurer le règlement des pensions de retraites du secteur privé et parapublic. Rappelons que, les arriérés de paiement sur les retraites et les prestations sociales représentent 3,4% du PIB en 2019 (FMI).
Eu égard aux, arriérés de dettes, déficit structurel du budget, et évaluations du FMI concernant les dépenses sociales jugées insuffisantes et dans un contexte de pandémie mondiale, la République du Congo réussira-t-elle une gestion efficiente du dernier prêt du FMI au service de sa population ?
Lire la publication entière
Face à la récession mondiale due à la pandémie de la COVID-19, plusieurs pays du monde ont mis en place un plan de relance économique qui puisse juguler les effets de la crise et les mettre dans une situation proche de celle qui prévalait avant la pandémie. Les estimations du Fonds Monétaire International (FMI, 2021) montrent que le soutien budgétaire au niveau mondial s’élevait en 2020 à environ 14 milliards de dollars. Malgré les difficultés de financement, les pays africains ne sont pas en marge de ces plans en devenant ainsi « keynésiens ». La politique budgétaire expansionniste est utilisée pour soutenir la demande globale et pour atteindre les objectifs de développement. Selon les dernières prévisions du FMI publiées en janvier 2021, ces mesures de soutien supplémentaires dans ces pays, combinées à l’approbation récente de plusieurs vaccins ont permis de réviser les prévisions de la croissance économique mondiale pour l’année 2021 à la hausse de 0,3 point par rapport aux prévisions précédentes. Bien que selon Blanchard et al. (2010), la crise de 2008 a réaffirmé l’intérêt de la politique budgétaire comme un instrument contracyclique, les économies africaines devraient-elles s’attendre automatiquement à un retour de leurs économies à leur niveau d’avant la crise en augmentant les dépenses publiques ?
Théoriquement, plusieurs économistes ont expliqué la relation entre les dépenses publiques et la croissance en insistant sur ses composantes. Par exemple, Keynes (1936) considère les dépenses publiques comme un facteur exogène qui peut être utilisé comme instrument de politique pour favoriser la croissance économique. En ce sens, il considère qu’une augmentation de la consommation est susceptible de conduire à une hausse du niveau de l’emploi et de l’investissement privé par des effets multiplicateurs sur la demande globale. Wagner (1892) quant à lui a montré que l’élasticité des dépenses publiques par rapport au produit intérieur brut (PIB) est supérieure à l’unité. Selon la théorie du « Big Push » présentée par Paul Rosenstein-Rodan (1943), un programme d’investissement global peut être utile pour soutenir la croissance économique. La théorie de la croissance endogène soutient aussi que les politiques budgétaires peuvent être utilisées pour améliorer l’allocation efficace des ressources en corrigeant les défaillances du marché surtout en période de crise. Cependant, pour les économistes de l’école « classique », l’efficacité de la politique budgétaire n’est pas toujours garantie.
De façon empirique, de nombreuses études également ont été menées afin d’analyser la relation entre les dépenses publiques et la croissance. Dans la littérature existante, certaines études se concentrent sur un pays spécifique, tandis que d’autres sont appliquées à un ensemble de pays sous forme de panel. Ces études ont cherché à analyser le sens, la nature et la significativité de l’impact de l’une des variables sur l’autre.
En Afrique, Keho (2015) a étudié la causalité entre les dépenses publiques en pourcentage du PIB et le PIB réel par habitant sur un panel de neuf pays. Les résultats indiquent que la loi de Wagner est valable pour le Cameroun à moyen terme, pour le Ghana à court, moyen et long terme et pour le Nigéria à long terme. Le point de vue keynésien est soutenu pour le Gabon et le Sénégal à court, moyen et long terme et pour l’Afrique du Sud à moyen et à court termes. Pour le Sénégal, ce résultat va dans le même sens que celui de Nubukpo (2007) à long terme mais le contredit à court terme. Par conséquent, ces trois pays peuvent utiliser les dépenses publiques pour stimuler leur économie, comme le prétend le paradigme keynésien.
Dans l’UEMOA, Tenou (1999) montre qu’une politique budgétaire expansionniste réduit la croissance du PIB par habitant dans les pays de l’Union. De même, Nubukpo (2007) montre qu’en dehors du Sénégal et du Togo pour le long terme, les dépenses publiques totales n’exercent pas un effet positif sur la croissance des économies de l’UEMOA. Ce résultat corrobore celui de Ojo et Oshikoya (1995). Toutefois, Nubukpo (2007) conclut que les dépenses publiques peuvent favoriser la croissance des économies de l’UEMOA lorsqu’elles sont destinées aux investissements, mais sont également susceptibles de la freiner quand elles privilégient la consommation.
Tous ces résultats obtenus sont souvent contradictoires, variant d’un pays à l’autre et allant de la « causalité bidirectionnelle » à la « non-causalité » entre les deux variables. Toutes ces théories et résultats empiriques n’ont pas tranché unilatéralement sur le fait que les relances budgétaires seraient l'outil le plus efficace pour faire repartir l'économie à son niveau d’avant la crise. Mais il en ressort que la relance annoncée pourrait créer des richesses supplémentaires si l’accent est mis sur les investissements productifs. La théorie keynésienne, celle du « Big Push » et certains résultats empiriques obtenus sur quelques pays du continent africain restent optimistes sur le fait que les plans de relance budgétaire seraient les clefs pour favoriser le rebond de l'activité économique.
Lire la publication entière
Force est de noter les efforts du moins structurels, dont le renforcement numérique, entrepris par l'administration béninoise. Mais la question de fond est de savoir si la révolution numérique permet de résorber le mal de la corruption et plus l'élargissement de la mauvaise gouvernance au sein de nos États.
Le phénomène de la corruption est bien connu dans nos pays (du moins lettré au village au cadre bien nanti dans l'administration). Mais au-delà de la corruption, nos pays souffrent de bien de maux qui ralentissent leur développement. L'indice «efficacité gouvernementale» proposé par la banque mondiale, évalue la perception de la qualité des services publics, de la qualité de la fonction publique et de son degré d'indépendance vis-à-vis des pressions politiques, de la qualité de la formulation et la mise en œuvre des politiques, et de la crédibilité de l'engagement du gouvernement envers ces politiques. Cet indice pour les pays de l'UEMOA, s'est maintenu en dessous de 0. Cela traduit une assez faible gouvernance dans ces pays.
En effet, dans la majorité de nos pays, les populations n'ont pas accès aux services, ou les services sont réservés à une partie de la population qui peut payer .
Graphique 1 : Evolution de l'indicateur de gouvernance «efficacité gouvernementale» dans les pays de l'UEMOA
Source: CJEA à partir des données WDI / BM
La révolution numérique, en supprimant les intermédiaires, la limite les fuites, la corruption. Cependant, il demeure primordial, de renforcer la qualité de nos institutions, pour une gestion efficace des revenus et la réduction des inégalités. Face à la crise de la COVID-19, où le mot d'ordre pour tous les pays est «Quoi qu'il en coûte», de vastes plans de relance sont entrepris. Pour que ces plans soient effectifs, il faut s'assurer que les populations, et surtout les plus pauvres ont un accès équitable aux services.
Lire la publication entière
Mais que se passe-t-il donc en Turquie ?
On a assisté le lundi 22 mars 2021 à une chute de plus de 9% du cours de la lire turque face à l’euro.
Source : CJEA à partir des données de la BCE
Une annonce du limogeage du Directeur de la Banque Centrale turque Naci Agbal à ce moment, par le président turque Recep Tayyip Erdogan, semble avoir eu un impact sur le cours de la lire turque.
A l’origine de ce limogeage un désaccord sur l’impact des taux d’intérêt sur l’inflation. Selon le président turc, la baisse des taux d’intérêts, stimulerait une forte croissance (financée par des crédits bon marché) et serait à terme bénéfique pour l’inflation.
A l’opposé de cette théorie, le désormais ancien Directeur de la Banque centrale turque Naci Agbal, menait une politique de hausse des taux d’intérêts dans le but de juguler l’inflation croissante dans le pays. Il a ainsi relevé le taux directeur de la Banque centrale de 200 points, deux jours avant l’annonce de son limogeage.
Quelle est donc la théorie sur le lien entre taux d’intérêts et inflation ?
Selon la théorie couramment admise, plus les taux d’intérêts sont faibles, plus les ménages ont une facilité à emprunter, et donc à consommer. Cette hausse du niveau de la consommation entrainerait ainsi une hausse généralisée des prix, l’inflation. On parle d’inflation par la demande. Ainsi par le même mécanisme, une hausse des taux d’intérêts incite les ménages à privilégier l’épargne, baissant ainsi le niveau de la consommation puis l’inflation.
On observe une augmentation de l'indice des prix à la consommation, en mars 2021 :
- par rapport au mois précédent de 1,08%,
- par rapport au mois de décembre de l'année précédente de 3,71%,
- par rapport au même mois de l'année précédente de 16,19% et sur la base des moyennes mobiles de douze mois de 13,18% en mars. C’est l’un des taux d’inflation les plus élevés depuis Juillet 2019.
Reste à voir l’impact des différentes politiques mises en place sur cette inflation.
Pour rappel, la Turquie est l’un des pays de destinations des exportations de caoutchouc (qui représentait 3% des biens exportés par l’union en 2019) de l’UEMOA.
Lire la publication entière
L'activité économique représente l'ensemble des actions que doivent accomplir des personnes physiques ou morales (appelées agents économiques) afin de satisfaire leurs besoins grâce à la production de biens et de services.
Les agents économiques sont tous en relation les uns avec les autres. Par exemple, les ménages ont des relations avec d'autres agents économiques comme les entreprises, les banques, les administrations, eux-mêmes en relations réciproques. Ces échanges sont matérialisés par des flux qui représentent les mouvements de biens et services (flux réel) et les mouvements de monnaie (flux monétaire) entre les différents agents économiques.
Le circuit économique est une représentation imagée et simplifiée de l'activité économique qui permet de décrire, au moyen des flux, les relations essentielles entre les différents agents. Chaque flux est caractérisé par sa nature et le sens du mouvement, représenté, par convention, au moyen d'une flèche orientée.
Les flux sont, en général, réciproques et à un flux réel, le travail par exemple, correspond, en contrepartie, un flux monétaire, le salaire.
Cependant, certains flux sont unilatéraux et n'ont donc pas de contrepartie. Il peut s'agir, par exemple, d'un flux réel qui n'a pas de contrepartie monétaire, comme le service gratuit d'une administration publique ou le travail d'un bénévole pour une association. A l'inverse, un flux monétaire peut ne pas donner lieu, en retour, à un flux réel ou un flux monétaire : ce sera le cas, par exemple, pour un don effectué par un ménage à la Croix Rouge qui est une administration privée.
Un exemple de circuit économique
Source : www.maxicours.com
Ce schéma intègre les sociétés financières qui sont pour l’essentiel des banques ou des organismes de crédit. Elles financent les agents économiques en leur accordant des crédits (qui donnent lieu à des remboursements comprenant des intérêts) et gèrent aussi l’épargne de ces agents économiques (comptes de dépôt, achat de titres…). Le reste du monde comprend tous les agents économiques (ménages, entreprises ou administrations) étrangers qui ont des relations avec le pays.
Les administrations sont financées par les prélèvements obligatoires (impôts, taxes et cotisations sociales), en contrepartie celles-ci fournissent des services gratuits ou quasi gratuits (non marchands) et elles versent des prestations sociales (revenus distribués comme les allocations chômage, les bourses d’études…) et des subventions aux entreprises (aides financières pour développer l’innovation par exemple).
Cette représentation de l’activité économique reflète donc une vision globale des mécanismes économiques qui permet de comprendre les interdépendances entre les agents économiques. C’est un outil essentiel pour la prévision et l’analyse économique.
Exemple illustratif
Imaginons dans cet exemple que l’État décide d’augmenter le niveau du salaire minimum au Bénin (SMIG), que se passera-t-il ?
Grâce à cette progression du SMIG, les ménages vont augmenter leur consommation ce qui va améliorer les bénéfices des entreprises. Celles-ci pourront donc s’agrandir, produire plus et embaucher de nouveaux salariés. Les ménages vont aussi épargner un peu plus ce qui va augmenter les réserves des sociétés financières qui pourront prêter ensuite plus d’argent (aux entreprises qui investissent par exemple).
Les administrations vont voir leurs recettes progresser, les prélèvements obligatoires seront plus importants du fait de l’augmentation des revenus et de la consommation. L’État pourra donc consacrer ces nouvelles ressources à des dépenses de santé, d’éducation ou redistribuer davantage de revenus aux plus démunis.
Enfin, une partie de ces revenus supplémentaires seront consommés en produits étrangers, ce qui va augmenter les importations.
L’augmentation du SMIG aura donc permis une augmentation de la production, de la consommation et des revenus des agents économiques. Il y aura donc croissance économique. Mais cela risque de dégrader la balance commerciale béninoise du fait de l’augmentation des importations.
Lire la publication entière
Le simple jeu du marché ne suffit plus à assurer l’équilibre des économies. Pour cette raison, le pouvoir public (Etats, institutions, etc) intervient grâce à la politique économique pour réguler les déséquilibres macroéconomiques. En fonction de l’objectif visé (stabilité des prix, équilibre extérieur, croissance, emploi), il utilise différents instruments (la politique monétaire, la politique budgétaire, la politique des revenus, etc).
La politique monétaire est l’instrument utilisé par le pouvoir public pour assurer la stabilité des prix. Plus généralement, la politique monétaire est <<l’ensemble des moyens mis en œuvre par un État ou une autorité monétaire pour agir sur l’activité économique par la régulation de sa monnaie>>
Pour réussir cette mission, les autorités monétaires utilisent traditionnellemnt le taux d’intérêt qui n’est rien d’autre que le prix dans le temps. Par des mouvements de taux d’intérêt, les autorités monétaires peuvent accéler ou au contraire ralentir le rythme de l’activité économique.
Depuis la crise financière de 2008 et face aux nouveaux enjeux de la dernière décennie, les autorités monétaires (des Banques Centrales, pour la pluspart) ont recours à un nouvel outil dit non-conventionnel. Il s’agit de l’assouplissement quantitatif plus connu sous l’anglicisme «Quantitative Easing (QE)». Les autorités monétaires rachètent massivement des actifs financiers (obligations d’Etat, d’entreprises, etc) aux banques commerciales et leur fournissent de la liquidité en contrepartie. Les banques commerciales disposant ainsi d’importantes ressources financières et en quête de rentabilité financent l’activité économique (les projets d’investissements publics et privés, etc). On dit que les Banques Centrales injectent de la liquidité dans l’économie.
Dans la zone UMOA, le marché monétaire représente le lieu où les institutions financières habilitées échangent des liquidités avec la Banque Centrale ou entre elles. Il est composé des guichets d'intervention de la BCEAO et de l'interbancaire. La BCEAO intervient sur ce marché pour apporter ou reprendre des liquidités dans le but d'encadrer les taux d'intérêt pratiqués sur l'interbancaire. Les interventions de la Banque Centrale portent sur les opérations d'open market, les refinancements sur les guichets permanents et le guichet des avances intra-journalières.
Les appels d'offres ou opérations d'open market constituent le principal moyen d'intervention de la Banque Centrale et sont menés à travers la vente, la prise ou la mise en pension de titres ou d'effets. Ils comprennent les opérations principales d'injection de liquidités de maturité une semaine, de maturités longues comprises entre un (1) et douze (12) mois, les opérations de retrait de liquidités, les opérations ponctuelles de réglage et les opérations de cessions temporaires ou définitives de titres sur le marché interbancaire.
Outre le guichet des appels d'offres, la Banque Centrale a mis en place des guichets permanents (guichet de prêt marginal, guichet spécial de refinancement et guichet des avances intra-journalières) en vue de fournir, à la demande, des liquidités d'appoint aux établissements de crédit éligibles.
Sur le guichet de prêt marginal, la BCEAO offre des possibilités de refinancement sur une maturité comprise entre un (1) et sept (7) jours tandis que sur le guichet spécial de refinancement, les contreparties admissibles peuvent bénéficier des avances sur des maturités allant de trois (3) à douze (12) mois. Pour sa part, le guichet des avances intra-journalières est à la disposition des participants pour leur permettre de faire face aux besoins de trésorerie au cours d'une journée d'échange. Les avances sur ce guichet sont remboursables le même jour et ne portent pas intérêts.
L'accès aux guichets de refinancement de la BCEAO est réservé aux établissements de crédit et aux institutions communautaires prévu à l'article 22 du Traité de l'UMOA, sous réserve du respect du dispositif prudentiel applicable aux banques et établissements financiers ainsi que celui régissant le système des réserves obligatoires. Les refinancements de la BCEAO sont adossés à des effets et titres publics ou privés pris en garantie.
Lire la publication entière
Les crises économiques comme celle que connaît la planète depuis un an, du fait de la Covid-19, sont d’autant plus redoutables qu’elles menacent la survie d’un certain nombre d’entreprises et peuvent conduire à leur faillite.
De façon générale, la faillite économique d’une entreprise est déclarée lorsque cette dernière se trouve dans l’incapacité de régler ses obligations financières à leur échéance, autrement dit elle ne parvient plus, grâce à sa trésorerie, à couvrir ses dettes à court terme (fournisseurs, prêteurs, actionnaires, salariés,etc..). En termes juridiques, on parle de «dépôt de bilan» ou de «cessation de paiements».
Les facteurs à l’origine de la faillite d’une entreprise peuvent être endogènes, à savoir la mauvaise gestion (planification, gestion financière, marketing..), la fraude ; mais cela peut également découler de facteurs exogènes tels que le manque de soutien des banques et des institutions financières (taux d’intérêts élevés), les actions de concurrence d’autres entreprises, des politiques gouvernementales insuffisantes, une sphère économique inadéquate (ralentissement de l’activité économique dû à une crise sociopolitique ou des chocs: crise sanitaire, catastrophes naturelles..). Quelles que soient les causes, la faillite d’une entreprise n’est généralement pas un événement soudain. Elle découle d’une succession de faits de nature organisationnelle et financière, survenus dans l’environnement de l’entreprise, ainsi que des stratégies qu’elle mettra en œuvre pour faire face à ces événements.
Lorsqu’une entreprise est confrontée à des difficultés de gestion ou à des chocs externes, et que ses ressources ne sont pas mises en œuvre de façon adaptée pour faire face aux pressions exercées, elle peut entrer dans un processus de défaillance qui se traduit par la détérioration croissante des indicateurs financiers.
L’observation des symptômes de la défaillance peuvent apparaître progressivement, on parle de spirale de défaillance qui se manifeste par: la diminution du chiffre d’affaires, la baisse de la rentabilité des activités ainsi que la perte de la part de marché, la méfiance et la pression des partenaires externes (banques, fournisseurs,..). La diminution de la rentabilité conduit au manque de liquidités qui peut être un facteur de découragement du personnel. Des actions correctives peuvent être mises en œuvre pour redresser la situation, notamment la recherche de capitaux extérieurs à travers de nouveaux investisseurs ou actionnaires ou l’acquisition de nouveaux prêts qui viennent alourdir l’endettement. L’endettement ayant augmenté, les charges augmentent également, et la rentabilité continue de baisser. C’est ce processus de spirale qui aboutit à la détérioration complète de la situation financière de l’entreprise et qui conduit après quelque temps à la faillite de l’entreprise, laquelle s’accompagne de procédures judiciaires.
Exemples:
- Au Bénin, la société GLO MOBILE BENIN S.A. saisissait en 2018, le tribunal de commerce de Cotonou d’une déclaration de cessation des paiements et sollicitait l’ouverture d’une procédure de liquidation des biens.
- L’ancien géant du négoce café-cacao, Saf Cacao, fut mis en liquidation en Juillet 2018, pour cessation de paiements.
- La plateforme d’e-commerce française, Afrimarket, qui opérait en Afrique de l’Ouest, a déposé en 2019, une demande de mise en liquidation judiciaire. La cause de la chute de cette start-up serait le manque de maturité du marché de e-commerce en Afrique, ainsi que la frayeur des investisseurs potentiels face à la concurrence du géant acteur Jumia
Lire la publication entière
L’État, les individus, les entreprises, ont des objectifs que l’économie appelle des « besoins », mais ils disposent surtout de moyens limités pour les satisfaire. En effet, une grande partie des ressources de l’écosystème humain (la planète) sont par nature limitées et ne peuvent donc satisfaire tous les besoins. Il en résulte donc qu’une croissance infinie dans un monde fini est impossible. Ainsi, une quête effrénée de la croissance serait donc difficilement soutenable et à long terme préjudiciable. De ce fait, chaque prélèvement de ressources non renouvelables hypothèque l’avenir quant aux chances de survie à long terme de l’humanité. Les économistes dans leurs modèles de croissance ont oublié de prendre en compte les limites de la biosphère. Ces différents constats ont fait naître la théorie de la décroissance économique principalement portée par Nicholas Gorgescu-Roegen.
Il s’agit d’un concept tant économique que social et politique qui remet en cause l’idée selon laquelle l’augmentation des richesses conduit au bien-être de la société. Le terme de décroissance renvoie à une situation économique durant laquelle la richesse économique produite n’augmente pas, voire diminue. Ce concept est à distinguer de la récession, simple constat d’un taux de croissance négatif dans le cadre d’une économie productiviste. Le concept de décroissance relève d’une démarche volontaire et non pas d’une réalité subie. Il repose sur le principe de la prise de conscience d’un monde fini, aux ressources limitées, et sur l’idée que seule une réduction de la production et de la consommation globales pourra assurer l’avenir de l’humanité et la préservation de la planète. La croissance ne peut être infinie dans un monde fini.
Si les positions de l’idéologie de la décroissance restent minoritaires dans le concert économique mondial, ses thématiques n’en impactent pas moins de nombreux discours, notamment ceux liés au développement durable. En effet, dans le champ de l’écologie et du développement durable, l’idée que notre modèle économique fondé sur la croissance est la racine des problèmes environnementaux est de plus en plus répandue. C’est pour soutenir la croissance économique et l’augmentation du PIB que le système économique mondial est sans cesse poussé vers la consommation de ressources naturelles, la conquête de plus en plus systématique des écosystèmes, l’utilisation d’énergies fossiles et de produits chimiques… C’est à cause de la prépondérance de ces activités économiques et de leurs externalités sur l’environnement que l’on observe aujourd’hui le réchauffement climatique, la dégradation de la biodiversité ou encore la pollution de l’air.
Dans la pensée de la décroissance, il y a donc l’idée qu’il faut cesser de vouloir sans cesse produire plus au détriment de la nature, et qu’il faut à la place tenter de produire moins, mais mieux et avec moins de ressources.
Au final, la décroissance cherche à redéfinir notre modèle économique en prenant comme concept de base la résilience.
Peu d’économistes prônent la décroissance économique, ils étaient jusqu'ici considérés comme des marginaux. Aux yeux des politiques, ils étaient au mieux des idéalistes aux idées utopiques, au pire des illuminés ignorants du fonctionnement de l'économie. Mais à la lumière des conséquences du confinement pour lutter contre la pandémie de Covid-19, les théoriciens de la décroissance deviennent audibles et leurs idées s'immiscent petit à petit dans le débat. Moins de production, moins de consommation, et par conséquent moins d'extractions, moins de déchets, moins de pollutions, moins de déplacements, moins de bruit..., telles sont les conséquences du confinement sur l’économie mondiale. Bien qu’elle ne soit pas voulue, nous vivons en ce moment un aperçu de ce qui nous attend en pire si nous n'abandonnons pas la religion de la croissance infinie. Toutefois la décroissance est-elle réalisable? Elle repose sur le concept de découplage, qui suppose de faire croître continuellement le PIB tout en réduisant de manière généralisée l'empreinte écologique liée aux activités économiques. Mais toutes les études nous montrent que c'est impossible. Le seul moment où on a des progrès pour l'environnement, c'est quand l'économie ralentit. La croissance du PIB est fondée sur la consommation d'énergie et sur la consommation de matière.
Alors décroissance : utopie ou réalité !?
Lire la publication entière
Au Bénin, pendant longtemps, l’agriculture fut la première source de richesse devant les services et l’industrie. Ces deux dernières décennies, on a néanmoins assisté à un changement majeur : la croissance rapide du secteur des services, nourrie notamment par l’essor de l’entrepreneuriat, soutenue par la digitalisation (WhatsApp, Facebook, Instagram) et l’envolée de l’utilisation des mobiles money. En 2019, les services rassemblaient 48,8% du PIB contre 28,1% pour l’agriculture et 14,8% pour l’industrie.
Graphique : Emploi et valeur ajoutée par secteur au Bénin
Source : AJEB à partir des données du World Development Indicators de la BM
On remarque que l’augmentation de la valeur ajoutée (en pourcentage du PIB) du secteur des services s’accompagne d’une augmentation de la part de l’emploi couverte par le secteur. Ces chiffres liés à l’emploi sont des estimations de l’Organisation Internationale du Travail et peuvent donc sous-estimer la situation actuelle.
La révolution numérique et l’accélération de la digitalisation par la pandémie de covid-19 affectent fortement tous les secteurs mais surtout les services. Partout dans le monde, les jeunes se réinventent, l’entrepreneuriat à l’ère du numérique, passe par le marketing digital, le e-commerce. Les réseaux sociaux (les groupes, statuts WhatsApp, Facebook, Instagram, Twitter) servent au-delà de la distraction à approcher et entretenir sa clientèle. L’internet est désormais un input important des facteurs de production. Les étudiants ont à leur disposition sur internet des MOOCS, des formations en ligne…
Le développement durable de l’économie nécessite le développement du secteur privé, la création non seulement d’un cadre administratif favorable mais aussi d’un environnement approprié. Avec la digitalisation, le développement du secteur privé et donc de l’économie passe par l’accès au numérique pour tous.
Au Bénin, nous assistons à un presqu’un duopole détenu par MTN et MOOV. Aujourd’hui, le coût de la connexion internet au Bénin demeure encore assez cher. Trop cher et ses coûts étouffants pour la jeune population, les entrepreneurs, et les étudiants.
Le salaire minimum mensuel au Bénin s’élève à 40.000FCFA. Un forfait mensuel de 3Go coûte 4000FCFA soit 10% du SMIC. L’étudiant lambda de famille à revenus modestes ne dispose pas des moyens nécessaires pour avoir accès à des formations en ligne, des MOOCs. La pandémie de la covid-19 a notamment révélé l’importance de l’accès à l’internet. Plusieurs étudiants dans les diverses facultés et écoles du pays, se sont retrouvés dans l’incapacité de suivre les cours par TEAMS, ZOOM.
Lire la publication entière
La qualité de signature est l’appréciation que fait une agence de notation du risque de non-remboursement des dettes d’un émetteur. Ce dernier peut être un pays, une entité publique, une entreprise commerciale ou industrielle ou une institution financière. Cette qualité de crédit est établie après des analyses rigoureuses de paramètres qualitatifs et quantitatifs.
Déjà en juin 2019, sans avoir été sollicitée par l’Etat, Moody's Investors Service (connu plus simplement comme « Moody's ») attribue au Gouvernement du Bénin une première notation (B2) d'émetteur en monnaie locale et en devises, assortie d’une perspective positive.
Cette note de la catégorie « très spéculatif » de Moody’s reposait sur les facteurs suivants :
un niveau « Faible » de solidité économique ;
une solidité institutionnelle « Faible » ;
un niveau « Très faible » de solidité des finances publiques avec une dette publique relativement élevée ;
une exposition « Modérée (-) » au risque événementiel.
La « perspective positive » reposait sur la poursuite anticipée de l'assainissement budgétaire et une croissance plus soutenue du PIB grâce à une bonne exécution du « Programme d'Actions du Gouvernement (PAG) » susceptible de conduire à une diminution plus rapide de la dette publique, des besoins de financement et des risques de liquidité que dans le scénario actuellement retenu par Moody's.
Ce 09 mars 2021, les notes de l’émetteur à long terme et de la dette senior non garantie du gouvernement du Bénin ont été relevées d’un cran par Moody’s, passant ainsi de B2 à B1 avec perspective stable, et toujours dans la catégorie « très spéculatif ».
Ce relèvement de la note du Bénin s’explique selon Moody’s par :
des résultats solides en matière d'assainissement budgétaire et d'amélioration de la structure de la dette, soutenus par une bonne gestion des finances publiques ;
une résilience économique croissante, avec des perspectives de croissance robustes soutenues par les réformes structurelles en cours.
La perspective stable reflète des expectations mitigées de Moody's que l'économie retourne à une croissance robuste ; et que les paramètres budgétaires et de la dette du Bénin se stabilisent et s'améliorent comparativement à moyen terme.
Signalons pour finir que cette dernière note de Moody’s se situe au même niveau d’appréciation de la qualité de signature du Bénin que la note B+ avec perspective stable attribuée par l’agence Standard & Poor’s en juin 2020.
Lire la publication entière
L'assurance est un service du secteur tertiaire de l'économie qui fournit une prestation lors de la survenance d'un événement incertain et aléatoire appelé risque.
Les différents dispositifs d’assurance permettent de couvrir la plupart des risques de l’existence, que ceux-ci soient imputés aux personnes physiques ou morales.
A travers ses fonctions essentielles de couverture du risque et de recyclage de l’épargne ainsi dégagée, l’assurance joue un rôle primordial dans l’activité économique d’un pays.
Depuis 1964 la Cnuced (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) a reconnu qu’ « un marché national d’assurance et de réassurance fondé sur une base rationnelle est un élément essentiel de la croissance économique ».
Le développement du secteur de l’assurance améliorera ainsi sa contribution à la croissance économique.
Les indicateurs les plus utilisés pour juger du développement du marché de l’assurance d’un pays donné sont : le taux de pénétration et la densité de l’assurance.
Le taux de pénétration de l’assurance pour un pays donné est calculé en exprimant le total des primes d’assurance en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) du pays et indique dans quelle mesure le secteur de l’assurance contribue à l’économie nationale.
La densité d’assurance dans un pays donné est le calcul du volume de primes par habitant. Exprimée en unité monétaire (FCFA pour les pays de l’Afrique de l’ouest), elle indique le montant moyen dépensé par chaque habitant pour se couvrir contre des risques.
Au Bénin, le secteur de l’assurance compte au 31 décembre 2019, quinze (15) compagnies d’assurances, dont six (06) en assurance Vie et le reste constituant des compagnies IARD (Incendies, Accidents et Risques Divers).
Le taux de pénétration de l’assurance qui stagne à 0,70% depuis 2017, s’est élevé à 0,72% en 2019. Ce taux est réalisé à près de 60% par les compagnies IARD.
La densité de l’assurance est, quant à elle, en progression depuis 2018 et se chiffre à 4 984 FCFA en 2019. Les béninois ont donc dépensé, en moyenne, environ 5 000 FCFA pour la couverture en assurance. La densité de la branche assurance vie a été de 2 020 FCFA.
La progression très lente du taux de pénétration (assez faible) démontre du faible développement du marché de l’assurance au Bénin. La culture assurantielle est très peu développée au Bénin et les acteurs du secteur de l’assurance à divers niveaux doivent s’atteler à la vulgarisation de cette culture.
Source : Réalisation AJEB à partir des données de la Direction des Assurances
Source : Réalisation AJEB à partir des données de la Direction des Assurances
Lire la publication entière
Le PIB potentiel est le niveau de produit intérieur brut le plus élevé soutenable à long terme par l’économie. Introduit par Okun (1962), le PIB potentiel renvoie à un concept inobservable et abstrait. L’économie se trouve à son niveau potentiel lorsque tous les facteurs de production sont au plein emploi. De façon absolue, le plein emploi correspond à une situation où tous les offreurs d’emploi travaillent. Théoriquement, au niveau potentiel de l’activité économique, il existe un niveau très faible de chômage qualifié de chômage naturel, sans tension inflationniste (hausse généralisée des prix).
Deux courants de pensées s’opposent sur la notion. Selon la vision keynésienne, le niveau potentiel du PIB est compatible avec un taux de chômage qui n’accélère pas l’inflation. Mais selon les néoclassiques, la production potentielle est une notion tendancielle et est tirée par des chocs exogènes affectant la productivité et par ricochet l’offre globale et « déterminent le sentier de croissance de long terme et les fluctuations de court terme de l’output » (Abou et Melesse, 2012).
La notion de PIB potentiel est certes abstraite mais très importante pour les économistes et les décideurs, car toutes les économies aspirent au plein emploi. Connaître donc la position relative de l’économie par rapport au niveau potentiel (en deçà ou au-delà) est un outil d’aide à la décision. La différence entre le PIB potentiel et le PIB réalisé est appelée le « gap de production ».
Différentes mesures sont utilisées pour capter le PIB potentiel qu’on peut regrouper en deux catégories selon qu’elles s’appuient ou non sur la théorie économique : les méthodes non structurelles et les méthodes structurelles. Tandis que les méthodes non structurelles (exemple du filtre d’Hodrick-Prescott et de la méthode de la tendance déterministe) n’empruntent rien à la théorie économique, les méthodes structurelles d’estimation de la production potentielle (exemples : VAR structurel, DSGE, modèles basés sur les fonctions de production) font recours à la théorie économique.
Lire la publication entière